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Les sanctions prises contre Raquel Garrido ouvrent une nouvelle crise à La France insoumise

La députée (La France insoumise) de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido, à l’Assemblée nationale, le 16 mars 2023.

Un vent de réprobation a soufflé à gauche, mardi 7 novembre, dans la foulée des sanctions prises par le bureau de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale contre la députée de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido, en conflit depuis des mois avec la direction du mouvement. La veille au soir, cette dernière, qui s’était montrée critique depuis quelques semaines à l’égard de Jean-Luc Mélenchon, avait été informée de sa suspension durant quatre mois de son rôle d’oratrice au Palais-Bourbon, la privant de facto de la moindre intervention lors des séances de questions au gouvernement.

« Verdict de la CPI (la Cour pénale insoumise) : quatre mois », s’est insurgée l’intéressée sur X (anciennement Twitter) aussitôt la sanction tombée, faisant par la même occasion un clin d’œil – « déplacé », selon le coordinateur de LFI, Manuel Bompard – au débat qui anime le mouvement depuis que Jean-Luc Mélenchon a refusé de qualifier le Hamas palestinien d’organisation terroriste au prétexte que le terme ne permettrait pas de saisir la Cour pénale internationale (CPI). « Quatre mois, cela vous dit quelque chose ? C’est comme Adrien Quatennens », a poursuivi Raquel Garrido. Fin 2022, l’ancien dauphin du leader « insoumis » avait été exclu du groupe parlementaire pendant quatre mois après sa condamnation pour violences conjugales.

Sur France Inter, mardi, Clémentine Autain, également en délicatesse avec la direction du mouvement, s’est dite « atterrée ». « On ne règle pas des divergences politiques par des sanctions bureaucratiques », a regretté l’élue de Seine-Saint-Denis, jugeant que les quatre mois faisaient office de « malheureux » symbole.

La députée a également dénoncé la politique du « deux poids deux mesures » en cours au sein du mouvement, entre les proches du triple candidat à la présidentielle et ses opposants. Elle a ainsi remarqué que ni la députée de Paris Danièle Obono, qui avait laissé entendre que le Hamas était un « mouvement de résistance », ni sa collègue, Sophia Chikirou, également élue à Paris et susceptible d’être mise en examen pour escroquerie aggravée, n’avaient été invitées à se justifier par le même bureau.

Même François Ruffin est sorti de son habituelle réserve. « Pourquoi quatre mois et pas deux, ou six, contre Raquel Garrido ? Quel obscur alinéa de quel règlement inconnu décide de cela ? », a fait mine de s’interroger le député de la Somme, qui a invité son groupe parlementaire à « fournir la grille tarifaire en cas de divergence politique », « à défaut de pouvoir débattre ».

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