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La biologie de synthèse met ses jeunes talents en compétition

Le concours iGEM s’est déroulé porte de Versailles, à Paris, du 2 au 5 novembre 2023.

Recycler des déchets, stocker le carbone dans les océans, digérer les microplastiques, trouver des fertilisants plus vertueux, contrôler des insectes ravageurs, produire des protéines sans nuire aux animaux, assembler l’ADN différemment, proposer de nouvelles thérapies géniques… La biologie de synthèse, qui entend modifier le vivant à l’échelle moléculaire pour résoudre les problèmes de toute nature, a sa grand-messe, qui s’est tenue à Paris, du 2 au 5 novembre. La Fondation iGEM (pour International Genetically Engineered Machine), née au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 2003, a pris ses quartiers porte de Versailles pour organiser une compétition internationale rassemblant 400 équipes d’étudiants venus d’une cinquantaine de pays.

Ces chercheurs en herbe rivalisent d’ingéniosité, et leurs prédécesseurs, qui ont participé à ce concours depuis une vingtaine d’années et s’appellent entre eux « iGEMeurs », sont là pour leur rappeler qu’ils sont « les futurs leaders de la biologie synthétique ». Nombre de sociétés de biotech et des start-up comptent d’anciens concurrents dans leurs rangs. C’est le cas de Xavier Duportet, président et cofondateur d’Eligo Bioscience, spécialisée dans la médecine de précision, « qui compte 6 iGEMeurs parmi ses 35 salariés », dit-il. Son équipe avait remporté le prix de la meilleure avancée fondamentale en 2010. Il peut citer « sept ou huit » start-up françaises créées par des jeunes gens passés par cette pépinière, « une expérience unique pour se former », assure-t-il.

Laia Darné et ses camarades de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon, diplômés en septembre, suivraient bien le même chemin. Leur équipe avait obtenu une deuxième place en 2022 avec leur système rendant luminescentes les parties des plantes attaquées par des pathogènes. Cet outil pourrait permettre de tester l’efficacité de pesticides alternatifs. « Nous n’avons pas encore créé notre start-up, dit-elle. On espère rencontrer des gens du milieu, faire du réseautage. » Une année supplémentaire de formation plus axée « business » devrait leur permettre d’avoir les idées plus claires sur les perspectives de développement et de protection de leur invention.

Le FBI a aussi son stand

En primant des innovations imaginées par les plus jeunes, iGEM offre une formidable vitrine à une discipline parfois controversée. « Avec la biologie synthétique, nous nous sommes directement attaqués à des choses importantes, comme la médecine, et la première génération de chercheurs a justifié toutes ces recherches en disant : “C’est utile.” C’était une erreur, rappelle Drew Endy (Stanford University), qui a été, avec Tom Knight et Randy Rettberg, un des fondateurs d’iGEM, alors qu’ils étaient enseignants au MIT. Nous pouvons faire mieux. C’est pourquoi j’apprécie l’esprit ludique, mais aussi de responsabilité, d’iGEM. »

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