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En pleine guerre entre Israël et le Hamas, le pari risqué d’une conférence à l’Elysée sur l’aide humanitaire à Gaza

Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse, au Caire, le 25 octobre 2023.

Tandis que la riposte d’Israël contre le Hamas s’intensifie dans la bande de Gaza, la tenue d’une conférence humanitaire au profit de la population de l’enclave, jeudi 9 novembre, à l’Elysée, a tout d’un délicat pari.

Monté en moins d’une semaine à la demande d’Emmanuel Macron, le rendez-vous part d’un constat simple : « Mobiliser la communauté internationale afin d’obtenir des résultats tangibles et de répondre aux besoins les plus urgents », a justifié la présidence de la République mercredi. Mais en pleine guerre, un peu plus d’un mois après les attaques terroristes du Hamas contre l’Etat hébreu – qui ont fait 1 400 morts et plus de 240 otages, le 7 octobre –, l’initiative suscite de nombreux doutes.

A la veille de la conférence, M. Macron et les officiels français ont d’ailleurs eu fort à faire pour convaincre de l’opportunité d’un tel événement, alors qu’Israël refuse toute idée de cessez-le-feu, voire de pause humanitaire, dans les combats engagés dans la bande de Gaza – ils ont fait plus de 10 300 morts selon le bilan du ministère de la santé de l’enclave contrôlée par le Hamas, « des milliers » selon le Pentagone.

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« La lutte contre le Hamas doit se faire dans le respect du droit international humanitaire et de la protection de la population civile », rappelle l’entourage du chef de l’Etat, où l’on reconnaît qu’« aujourd’hui, il y a trop de victimes civiles » palestiniennes. Mais l’Elysée se gardait bien jusqu’à mercredi soir d’appeler à un cessez-le-feu, au nom du droit d’Israël à se défendre. Cette position suscite une levée de boucliers dans les capitales arabes, au point que certains officiels français ont redouté une forme de boycott de la conférence. « Il faut une pause humanitaire très rapide et oeuvrer à un cessez-le-feu », a déclaré Emmanuel Macron, en ouverture de la conférence, avant que l’ensemble des orateurs ne plaident en ce sens ensuite.

Obtenir des « résultats tangibles »

Dans ce contexte tendu, la liste des quelque 80 Etats et organisations participants n’a été dévoilée que mercredi en fin d’après-midi. Le premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, est attendu, et non Mahmoud Abbas, son président. Aucun chef d’Etat des pays de la région ne fera le déplacement, à l’avant-veille d’un sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite. Israël n’a pas été invité mais sera tenu informé des discussions, assurent les officiels français.

Si les dirigeants des Etats européens les plus favorables à la cause palestinienne – Irlande, Grèce, Chypre – seront bien à Paris, les autres, dont l’Allemagne et l’Italie, se feront représenter à un niveau ministériel, voire diplomatique. Quant aux Etats-Unis, ils envoient la sous-secrétaire d’Etat à la sécurité civile et aux droits de l’homme, Uzra Zeya. Des ONG, dont le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des agences multilatérales, comme l’Office des Nations unies chargé des réfugiés palestiniens (UNWRA), seront présentes.

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