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Avec la présence du RN, la « grande marche civique » contre l’antisémitisme perturbe la gauche et la majorité présidentielle

Depuis l’hôtel de la questure de l’Assemblée nationale, ce mercredi 8 novembre, Yaël Braun-Pivet laisse libre cours à son émotion. La locataire du perchoir, venue saluer trois familles d’otages français détenus par le Hamas à Gaza, conviées ce jour-là, rappelle que ce qui s’est joué en Israël le 7 octobre est, à ses yeux, un « crime contre l’humanité ».

A côté d’elle, la députée européenne (Les Républicains, LR), Nadine Morano, qui avait accompagné la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale en Israël, fin octobre, est en pleurs. Devant la bonne trentaine de députés du camp présidentiel, de membres de LR, du Parti socialiste (PS) et du Rassemblement national (RN), Yaël Braun-Pivet veut aussi « préciser » que l’appel à une grande marche, dimanche 12 novembre, contre l’antisémitisme, qu’elle a lancé la veille avec le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, dans une tribune au Figaro, n’est pas une initiative « politique », mais une démarche « citoyenne et civique ».

Une mise au point que l’élue des Yvelines, qui est elle-même la cible de menaces et d’insultes antisémites, a martelée au journal de 20 heures de TF1, avec Gérard Larcher. Cette marche « n’est pas un meeting politique », « nous n’avons convié aucun parti, mais des citoyens », a-t-elle signifié, en assurant : « Nous ne défilerons pas à côté du RN. » Le cortège qui s’élancera des Invalides jusqu’au Palais du Luxembourg sera bien guidé par des politiques, « républicains », dit-elle, sans préciser qui est républicain ou ne l’est pas. « Ne laissons pas salir le message que nous portons (…) avec des polémiques stériles », a-t-elle balayé.

« Se rassembler, ce n’est pas gommer ses différences », a aussi rappelé Gérard Larcher, qui juge que le vrai « cordon républicain » est à tendre « contre l’antisémitisme ». Le plaidoyer des représentants des deux Chambres du Parlement vise à dénicher une improbable concorde au sein d’un monde politique hésitant, ou déchiré, face à leur initiative.

« Le RN n’a pas sa place »

Une partie de la majorité présidentielle et une partie de la gauche ont posé des conditions à leur venue, dimanche, troublées par l’attitude de la cheffe de file du RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, qui a appelé, mercredi, « l’ensemble de [ses] électeurs » à se joindre à la mobilisation après avoir confirmé sa présence et celle de son fidèle et président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella.

« Le RN n’a pas sa place dans cette manifestation », a tranché, mercredi, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, au sortir du conseil des ministres, rappelant l’impossibilité de faire coexister « un bon et un mauvais antisémitisme ». Une allusion aux mots de Jordan Bardella qui avait refusé, dimanche, de qualifier Jean-Marie Le Pen d’antisémite, en dépit des multiples saillies et condamnations du cofondateur du Front national.

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