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Au procès du MoDem, les neuf heures d’exposé de François Bayrou : « Suis-je l’inventeur de tout cela ? »

François Bayrou, le président du MoDem, arrive au tribunal correctionnel de Paris, le 7 novembre 2023.

Le président de la 11e chambre correctionnelle avait prévu une journée complète pour entendre François Bayrou, mardi 7 novembre, au neuvième jour du procès des assistants parlementaires du MoDem. Elle n’a pas suffi. Suspendue peu avant 21 heures, après sept heures d’interrogatoire, l’audience a été reprise le lendemain pour deux nouvelles heures consacrées à écouter l’ancien ministre.

Le patron du MoDem, poursuivi pour « complicité de détournement de fonds publics », joue son avenir politique sur ce procès. Muni de notes qu’il ne consulte quasiment jamais, de graphiques qu’il fait projeter dans la salle et même d’un petit pointeur laser pour mieux indiquer certains points sur les projections, il a mené une performance qui tenait plus de l’exposé, voire du seul-en-scène, que de la simple réponse aux questions du tribunal.

« Il n’y a jamais eu ce type de système »

L’ancien enseignant a commencé par poser une sorte de plan, sous forme de résumé des accusations et des débats des dernières semaines : d’abord, « est-ce que les assistants parlementaires ont travaillé pour les eurodéputés » qui les rémunéraient ou bien pour le parti ? Ensuite, « y avait-il une organisation à laquelle on forçait les gens » ? Autre point : « Est-ce que je suis l’inventeur de tout cela ? » Et enfin « le mobile » de l’opération, à savoir les finances en berne du MoDem.

La problématique ainsi posée, il peut dérouler son argumentaire point par point, au fil des questions du président. Les assistants parlementaires locaux des eurodéputés étaient basés au siège du parti ? « Il était naturel qu’on propose [le siège] comme outil de travail aux députés européens », assure M. Bayrou, qui dit être derrière cette idée, destinée à leur permettre de travailler en groupe. Et à rentabiliser le siège, dont, rappelle-t-il, le MoDem est propriétaire, signe de sa bonne gestion, qui en fait, se félicite-t-il, « le seul parti à n’avoir aucune dette ».

Les passages du temps complet au temps partiel de collaborateurs, alors qu’ils sont au même moment embauchés à temps partiel par un eurodéputé ? « Dans un parti, il arrive des moments extrêmement chargés et des moments plus calmes (…) le temps de travail baisse quand la quantité de travail nécessaire baisse. » Et si on trouve des salariés du MoDem qui passent d’un eurodéputé à un autre, c’est avant tout pour des raisons de fidélité et de praticité, selon lui. Ainsi, à propos d’une attachée de presse un temps rémunérée comme assistante de l’eurodéputé Robert Rochefort : « C’est une bonne attachée de presse, Robert me dit : “Ne peut-on pas la partager ?” C’était très malin de sa part : les journalistes la connaissent, il a eu des invitations dans les médias. »

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