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« Grande marche » contre l’antisémitisme : la venue du RN embarrasse la gauche et la majorité

Le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, lors des cérémonies marquant le 78ᵉ anniversaire de la victoire contre les nazis et de la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, à Paris, le 8 mai 2023.

« La République est en danger. » C’est par ces mots graves que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue au Sénat, Gérard Larcher, appellent, dans une tribune mise en ligne mardi 7 novembre sur le site du Figaro, à une grande marche, dimanche, contre l’antisémitisme.

Un mois, jour pour jour, après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël qui a conduit à une riposte de l’Etat hébreu, les représentants du Parlement admettent implicitement l’importation du conflit sur le sol français. En quatre semaines, écrivent les présidents des deux Chambres, « plus de 1 000 faits ont été enregistrés, soit deux fois plus qu’au cours de toute l’année 2022. Cela se traduit sur notre sol par des injures, des menaces, des violences contre nos compatriotes de confession juive. La peur s’installe et risque même de se banaliser, si nous ne réagissons pas ». « Plus qu’un sursaut, plus que des mots : une mobilisation générale est indispensable », poursuivent-ils, appelant « tous les républicains » à se rassembler.

Ce plaidoyer pour un réveil des consciences s’est décidé lors d’un déjeuner entre Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, lundi 6 novembre, à l’hôtel de Lassay, tous deux se montrant profondément choqués par la flambée d’actes rappelant les heures les plus sombres de l’histoire.

Nul contact n’a été pris avec le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure qui, deux jours plus tôt, avait lancé sur Radio J un appel « à toutes les forces politiques » pour un rassemblement contre l’antisémitisme, sans préciser de date. Très vite la polémique avait enflé à gauche, Olivier Faure, n’ayant pas fermé, dans un premier temps, la porte à une participation du Rassemblement national (RN).

Haines et tactiques politiciennes

L’initiative de Yaël Braun-Pivet et de Gérard Larcher – invités au « 20 heures » de TF1 mercredi – ravit le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Yonathan Arfi. « Symboliquement, il était important que l’appel vienne d’institutions de la République. La lutte contre l’antisémitisme sert de marqueur républicain », observe-t-il, auprès du Monde, disant rêver d’une mobilisation massive. Une marée humaine comme celle du 14 mai 1990 où 200 000 Français, dont le président François Mitterrand, avaient défilé à Paris après la profanation du cimetière juif de Carpentras (Vaucluse) ? Ou comme celle du 11 janvier 2015, après les attentats contre Charlie Hedbo et la prise d’otages à l’Hyper Cacher, où plus de 1 million de personnes s’étaient levées contre la barbarie du terrorisme, réunissant le président socialiste François Hollande, son prédécesseur Nicolas Sarkozy, mais aussi le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanayhou ?

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