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Sortie de crise pour la fusée européenne Ariane-6

La fusée européenne Ariane-6 sur son aire de lancement, dans le port spatial européen de Kourou, le 22 juin 2023.

Un audit pour sortir Ariane-6 de la crise. Réunis à Séville, lundi 6 novembre, les vingt-deux Etats membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) sont parvenus à un accord pour assurer l’exploitation du futur lanceur. Un accord sous condition, car il s’agit d’abord de limiter le financement public au maximum, à 340 millions d’euros chaque année pendant trois ans à partir de 2026.

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La France, maître d’œuvre du programme de l’ESA, participera à hauteur de 55,3 %, suivie par l’Allemagne (21 %) et l’Italie (7,6 %), le restant étant réparti entre les dix autres pays participant au projet. Pour cela, il est demandé aux industriels concernés, qui sont principalement le français ArianeGroup, l’allemand MT Aerospace et l’italien Avio, de réduire leurs coûts de 11 %. Un audit est en cours pour y parvenir. L’objectif serait même de ramener au fil des ans le financement public au-dessous de 300 millions d’euros.

Cet engagement financier permet de garantir 27 lancements d’Ariane-6 entre 2026 et 2028. De plus, la France, l’Allemagne et Italie ont décidé d’aller au-delà de ces trois années, en ajoutant dix-huit mois supplémentaire et en s’engageant sur 15 lancements complémentaires, soit 42 tirs d’ici à 2030. « Cela garantit la solidité du modèle économique d’Ariane-6 pour la décennie », estime-t-on à Paris.

« Un vol inaugural le plus rapidement possible »

Arriver à un accord était une condition préalable de Paris avant toute avancée sur d’autres sujets, face à Berlin qui, depuis deux ans, contestait la gestion du projet et plaidait pour une ouverture du marché des lanceurs à la concurrence. Son opposition était d’autant plus insistante qu’il était prévu initialement qu’après les 4 milliards d’euros investis dans Ariane-6 pour son développement, la phase d’exploitation après le seizième tir en 2026 devait s’autofinancer. Il n’en est rien à cause de la forte augmentation des prix des matières premières et du retour de l’inflation depuis la guerre en Ukraine.

« La priorité est d’amener Ariane-6 à son vol inaugural le plus rapidement possible et de remettre Vega-C sur les rails », a insisté le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, l’impératif pour l’Europe étant de retrouver au plus vite un accès autonome à l’espace, ce qu’elle a perdu ces derniers mois. Il faudra attendre 2024, tant pour Ariane-6 (lancée avec quatre ans de retard), que pour la petite fusée italienne Vega-C.

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En contrepartie de la poursuite du soutien à Ariane-6, un accord a été trouvé pour l’ouverture du marché des lanceurs européens à la concurrence, sur un marché spatial déstabilisé depuis dix ans par l’arrivée d’Elon Musk avec Space X.

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