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L’ESA dévoile les premières images du cosmos prises par le satellite Euclid

Une des premières images en couleurs du cosmos prises par le satellite Euclid, montrant la galaxie spirale IC 342.

L’amas de galaxies de Persée, la célèbre nébuleuse de la Tête de cheval de la constellation d’Orion, la belle galaxie spirale IC 342, la galaxie irrégulière NGC 6822 et un amas globulaire d’étoiles situé dans la Voie lactée à 7 800 années-lumière de la Terre. Tels sont les sujets des cinq premières photographies en couleurs prises par le satellite Euclid de l’Agence spatiale européenne (ESA) et dévoilées mardi 7 novembre. Non pas cinq portraits rapprochés, mais plutôt cinq paysages, car Euclid a pour principale caractéristique de prendre des images à grand champ, contrairement aux télescopes spatiaux Hubble ou James-Webb, qui concentrent leur regard sur de minuscules portions du ciel.

Parti le 1er juillet de Cap Canaveral (Floride), le satellite de cosmologie, dont la mission consistera à traquer la matière noire et l’énergie sombre – deux entités mystérieuses qui composent 95 % du contenu de l’Univers –, n’est toujours pas entré en phase opérationnelle. Il a d’abord mis un mois à atteindre sa destination finale, le point de Lagrange numéro 2, une zone très stable de l’espace à 1,5 million de kilomètres de la Terre, du côté opposé au Soleil, où se trouve aussi le James-Webb. Ensuite a commencé la vérification du bon fonctionnement de l’appareil et de ses instruments, avec ses aléas et ses soulagements.

Dans la catégorie des sueurs froides, l’ESA a eu le déplaisir de constater que, par moments, le système de guidage fin d’Euclid, perturbé par des protons venus du Soleil, perdait ses étoiles guides, ce qui déstabilisait l’appareil et donnait des images où les astres semblaient faire des loopings. Pour que tout rentre dans l’ordre, il a fallu écrire un correctif et le télécharger dans le satellite.

Qualité d’image extrême

Autre sujet de préoccupation pour les chercheurs, le phénomène du dépôt de glace. Comme l’explique Francis Bernardeau, astrophysicien au CEA et responsable adjoint du consortium scientifique Euclid, qui rassemble plus de 250 laboratoires dans le monde, « l’eau contenue dans les matériaux du satellite s’en évapore et se recondense sur les instruments. C’est un problème rencontré par tous les imageurs spatiaux, qu’il est très difficile d’évaluer et de modéliser. Mais, en l’occurrence, avec Euclid, on est mieux que ce que l’on croyait ».

Une des premières images en couleurs du cosmos prises par le satellite Euclid, montrant l’amas de galaxies de Persée.

Les chercheurs et ingénieurs qui pouponnent à distance le satellite en sont désormais à la phase d’évaluation des performances des instruments. Un point crucial car Euclid, pour étudier la répartition de la matière noire et établir la plus grande carte en trois dimensions de l’Univers, vise une qualité d’image extrême. Le pari semble gagné, estime, sans triomphalisme aucun, Francis Bernardeau : « Pour ce qui est du piqué des images, on est tout à fait au niveau des attentes. Le tout sera de garder ces qualités au cours des six années de la mission. » On constate néanmoins, sur les clichés révélés le 7 novembre, la présence d’étranges taches bleutées. « Ce sont des images fantômes qui viennent des imperfections inévitables du système optique, explique le chercheur du CEA, mais, une fois que tout sera calibré, on saura les nettoyer. »

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