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Assurance-vie : les unités de compte ne tiennent pas leurs promesses de rentabilité

Ces dernières années, les épargnants ont pris goût au risque. Comprenez qu’ils sont progressivement sortis du « tout fonds en euros » de l’assurance-vie pour diversifier leurs placements sur des supports dont le capital n’est pas garanti : les unités de compte (UC). Selon la fédération France Assureurs, près de 58 milliards d’euros ont été affectés à ces supports en 2022, comme en 2021. Auxquels il faut ajouter les transferts du fonds en euros vers les UC, soit 7,4 milliards d’euros supplémentaires.

Ces deux dernières années, les unités de compte ont accueilli environ 40 % des versements d’assurance-vie – cette part a doublé par rapport à 2015 ou 2016. Au total, le stock d’UC représentait, fin 2022, 26 % de l’encours de l’assurance-vie.

Cet engouement a été largement piloté par les conseillers et les assureurs. Avec l’effritement progressif de la rémunération des fonds en euros, ils ont incité leurs clients à réorienter une part de leur épargne sur des supports offrant un potentiel de rendement plus élevé. En outre, à partir de 2019, dans le sillage de Generali, les assureurs ont multiplié les contraintes d’investissement pour limiter les versements sur leurs fonds en euros. Par la force des choses, de nombreux épargnants ont donc dû se tourner vers des supports plus risqués que le traditionnel fonds en euros.

Analyse : Article réservé à nos abonnés Assurance-vie : l’année de tous les dangers

Cette prise de risque a-t-elle été payante ? La réponse n’est pas simple à apporter.

Sur le plan individuel, chacun peut mesurer la qualité de son investissement en s’appuyant sur son relevé annuel.

Sur le plan global, une étude de l’association européenne d’épargnants Better Finance, publiée en 2020, donnait une première réponse guère enthousiasmante. Elle avait pour objectif de calculer le rendement réel réalisé par un investisseur qui aurait souscrit à un contrat d’assurance-vie fin 1999 et retiré ses capitaux vingt plus tard. Après décompte des différents frais et de l’inflation, la performance sur le fonds en euros se montait à près de 40 %, contre − 15 % pour un contrat investi en unités de compte !

Prise de risque mal rémunérée

Plus récemment, c’est France Assureurs qui a dévoilé des chiffres sur les performances des unités de compte entre fin 2017 et fin 2022. Cette fois, les calculs portaient sur des montants nets de frais de gestion, mais avant prise en compte des frais du contrat – et l’inflation n’entrait pas en ligne de compte. Gain moyen sur la période : seulement 2,09 % par an. Un chiffre auquel il faudrait donc retrancher les frais de gestion du contrat, en moyenne 0,79 % par an. Cette fois encore, la rémunération de la prise de risque apparaît très faible.

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