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La judoka Romane Dicko s’offre un quatrième sacre européen et sauve la dernière journée des Bleus à Montpellier

Romane Dicko lors de sa demi-finale contre la Néerlandaise Marit Kamps dans la catégorie des + 78 kg aux championnats d’Europe de judo, à Montpellier, le 5 novembre 2023.

Six le premier jour, deux le deuxième et, enfin, une le dernier. La moisson de médailles de l’équipe de France de judo s’est réduite aux championnats d’Europe, à Montpellier. Dimanche 5 novembre, à la Sud de France Arena, la journée a été décevante, marquée notamment par les éliminations précoces d’Aurélien Diesse (− 100 kg), Axel Clerget (− 90 kg) et Madeleine Malonga (− 78 kg). Puis le salut est arrivé par Romane Dicko, devenue, à 24 ans, quadruple championne continentale. « C’est ouf de gagner en France, a-t-elle réagi. Je suis super contente. Je remercie la fédération, mon club [le Paris Saint-Germain], tous mes proches venus en masse et le public montpelliérain, qui a été incroyable. »

Le public dominical peut remercier la pétillante combattante des + 78 kg, qui commence à se constituer un palmarès qui en impose. Médaillée de bronze olympique à Tokyo, en 2021, et championne du monde en 2022, la numéro 2 mondial voulait faire oublier son faux pas des Mondiaux de Doha, en mai. Eliminée dès son premier combat au Qatar, la Française s’était mis la pression toute seule, observant sa compatriote Julia Tolofua remporter l’argent.

La course à la sélection olympique s’annonçait d’un coup plus serrée que prévu entre les deux amies. « Les lourds, c’est une catégorie qui performe en France. Il y a eu Emilie [Andéol] en 2016, moi en 2021 et Julia était toujours dans le coin, rappelait-elle à quinze jours des championnats d’Europe. Il fallait s’attendre à ce qu’il y ait de la concurrence. Tant mieux, je n’ai pas le droit de me relâcher. » Cet été, Romane Dicko s’était déjà un peu rassurée en s’adjugeant les Masters de Budapest.

Unique représentante française dans ces championnats d’Europe en + 78 kg, à cause de la blessure à l’épaule de Tolofua, elle a écrasé la concurrence. Elle s’est qualifiée pour la finale en écartant ses adversaires de manière identique et expéditive : une immobilisation au sol. L’Autrichienne Maria Hoellwart et les Néerlandaises Karen Stevenson et Marit Kamps en ont fait les frais.

Dans le combat pour l’or, l’Israélienne Raz Hershko, numéro 1 mondial et médaillée de bronze mondiale au Qatar, n’a pas existé face à la Française – balayée en quelques secondes – dans une redite de la dernière finale européenne. « J’avais préparé mon schéma tactique car c’est une judoka que je connais bien, a-t-elle expliqué, J’ai réussi à mettre en place ce que je voulais. » Une opposition décevante pour Romane Dicko, qui aura fort à faire aux Jeux de Paris l’an prochain, face aux judokas asiatiques comme la Chinoise Shiyan Xu, la Sud-Coréenne Hayun Kim ou la Japonaise Akira Sone.

Alexis Mathieu et Audrey Tcheuméo battus en repêchage

Talent précoce, judoka surpuissante et tête bien faite – elle étudie les mathématiques et rêve de devenir ingénieure en aéronautique –, Romane Dicko s’affirme comme l’une des personnalités fortes de cette équipe de France. Charismatique, à l’aise devant les médias, elle paraît toute désignée pour prendre la relève des monstres sacrés de la discipline Clarisse Agbegnenou (− 63 kg) et Teddy Riner (+ 100 kg), qui devraient disputer leurs derniers Jeux en 2024. Interrogée après son titre européen sur ce que l’on pouvait lui souhaiter pour la suite, la championne s’est contentée de répondre, dans un sourire : « La sélection olympique. »

Lire aussi l’entretien avec Romane Dicko : Article réservé à nos abonnés « Quand j’ai des moments de doute, je regarde ma médaille et je me dis que j’en suis capable »

Dimanche, deux autres Tricolores se sont inclinés en quarts de finale, puis lors de leur combat de repêchage. En − 78 kg, Audrey Tcheuméo, 33 ans, a échoué dans sa quête d’une septième médaille européenne, battue par la championne du monde israélienne Lanir Inbar.

Méritant après deux victoires et une défaite in extremis face au champion olympique géorgien Lasha Bekauri, Alexis Mathieu (− 90 kg) n’est pas passé loin de prétendre à conquérir sa première médaille lors d’un grand championnat. Une ultime défaite, en repêchage, contre le combattant russe sous bannière neutre Mansur Lorsanov, en a décidé autrement. Mais le Français a quand même marqué des points dans la course au quota olympique chez les Bleus.

La délégation française termine donc ces championnats d’Europe avec cinq titres – ceux de Shirine Boukli (− 48 kg), Amandine Buchard (− 52 kg), Luka Mkheidze (− 60 kg), Marie-Eve Gahié (- 70 kg) et Romane Dicko – et quatre médailles de bronze – Walide Khyar (− 66 kg), Sarah Léonie Cysique (− 57 kg) et Alpha Djalo (− 81 kg). Elle signe une meilleure performance que lors des trois dernières éditions de la compétition, et une médaille de plus qu’en 2020 à Prague, quelques mois seulement avant les Jeux de Tokyo, qui lui avaient souri.

Les superstitieux, qui sont légion dans le sport de haut niveau, peuvent y voir un signe. Sans compter que les patrons du judo tricolore, Clarisse Agbegnenou, malgré son échec samedi, et Teddy Riner, qui a fait l’impasse sur le rendez-vous continental, misent tout sur Paris 2024.

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