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Au cinéma cette semaine : « Le Garçon et le Héron », « A l’intérieur », « L’Enlèvement », « Flo » …

LA LISTE DE LA MATINALE

Willem Dafoe dans « A l’intérieur », film de Vasilis Katsoupis.

Trois belles fictions, intenses et prenantes, marquent la semaine, signées par deux grands anciens – L’Enfant et le Héron de Hayao Miyazaki, L’Enlèvement, de Marco Bellocchio – et un inconnu – A l’intérieur, de Vasilis Katsoupis. Leur répondent trois documentaires qui valent le détour, tels le bouleversant Marx peut attendre, du même Bellocchio, Portraits fantômes, du réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho, et Zorn I, II, III de l’amateur de musique affolante qu’est Mathieu Amalric…

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« Le Garçon et le Héron » : retour à l’impulsion originelle pour Miyazaki

Dix ans après Le vent se lève (2013), Hayao Miyazaki, 82 ans, chef de file de l’animation japonaise, cofondateur du légendaire studio Ghibli, revient avec un nouveau long-métrage caractéristique des œuvres tardives des grands maîtres : libérées de toute justification, n’ayant rien à prouver qu’à elles-mêmes, allant à l’essentiel.

Tokyo, 1944. Mahito, 11 ans, perd sa mère dans l’incendie des bombardements. Avec son père, qui fabrique des avions de chasse de type Zéro (le modèle des kamikazes), il est évacué à la campagne, dans le grand manoir appartenant à la branche maternelle de la famille. Le garçon a d’abord du mal à s’acclimater, d’autant plus qu’il découvre sur place son père remarié avec la sœur cadette de son ex-femme, et que cette marâtre attend déjà un autre enfant. Dans ces jours de solitude, un étrange héron cendré attire son attention sur une vieille tour à l’arrière du domaine. L’édifice contient en fait un portail vers un monde inversé, univers marin peuplé, entre autres créatures, de nuées ornithologiques, et où bifurquent les couloirs de l’espace-temps. Mahito y plonge et s’y fraie un chemin, dans l’espoir de retrouver sa mère.

L’odyssée de Mahito s’apparente ainsi à un retour dans la matrice, presque intra-utérine, où se bousculent les images et les occurrences possibles de la Mère, transfigurée sous plusieurs formes. Peut-être a-t-on ici affaire à la plus haute acception qui soit de l’animation, et par extension de l’animisme : saisir en toute chose l’impulsion originelle. Ma. Mt.

Film d’animation japonais d’Hayao Miyazaki (2 h 03).

« A l’intérieur » : épopée de la survie dans un appartement de luxe

Il y a des films qui fonctionnent sur deux registres, relevant tout à la fois du récit à suspense et du dispositif conceptuel, qui parviennent à mêler la solidité concrète et l’abstraction, à glisser, progressivement, de la situation impossible mais peut-être vraisemblable à l’abstraction détachée de toute contingence. A l’intérieur est de ceux-là.

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