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La croissance de la France surnage au troisième trimestre, grâce à un rebond de la consommation

Dans un supermarché, à Montesson (Yvelines), le 13 septembre 2023.

A l’inverse de l’Allemagne, où la croissance est passée en territoire négatif (− 0,1 % au troisième trimestre), l’économie française a maintenu la tête hors de l’eau entre juillet et septembre : le produit intérieur brut (PIB) affiche une progression modeste mais positive de 0,1 % sur cette période, par rapport au deuxième trimestre, en ligne avec les prévisions, selon la première estimation publiée, mardi 31 octobre, par l’Insee.

Et ce, dans un contexte de net ralentissement de l’inflation : l’indice des prix à la consommation s’est établi à 4 % en glissement annuel, en octobre, contre 4,9 % en septembre, selon les résultats provisoires publiés mardi. « Nous sommes en train de sortir de la crise inflationniste », a réagi le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, en saluant « une économie française qui se tient ».

Certes, la croissance au troisième trimestre apparaît bien moins favorable que les + 0,6 % – le chiffre a été révisé à la hausse de 0,1 point par rapport aux précédentes publications – enregistrés au deuxième trimestre, grâce à une performance inédite du commerce extérieur.

« Un climat d’affaires qui s’étiole »

Mais, souligne Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee, « il ne s’agit pas d’un changement de tendance : c’est plutôt le deuxième trimestre qui était au-dessus des prévisions ». Dans ses projections publiées le 12 octobre, l’Insee estimait la croissance de l’économie française sur l’ensemble de 2023 à 0,9 %, un chiffre qui reste d’actualité. « Les enquêtes de conjoncture d’octobre indiquent un climat des affaires qui s’étiole, ce qui n’augure pas forcément d’un grand dynamisme au quatrième trimestre », observe M. Pouget.

Sur les trois mois écoulés, la croissance a été tirée par la consommation des ménages, en hausse de 0,7 % après un deuxième trimestre étale (0 %). Surtout, à la faveur du ralentissement des prix à la consommation, les achats alimentaires repartent à la hausse après huit trimestres de baisse (+ 0,7 %) d’affilée. Une bonne nouvelle, selon Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques : « Cela fait un an et demi que l’on observe une baisse continue de la consommation, ce qui est inédit et qui s’accompagne d’un taux d’épargne très élevé, de 18,7 % des revenus, alors que le pouvoir d’achat a mieux résisté que ce que l’on redoutait. Si la consommation ne repart pas, on peut basculer dans un scénario de récession. »

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Le « miracle » de la croissance américaine, qui a atteint 4,9 % au troisième trimestre, selon les chiffres publiés le 26 octobre, est d’ailleurs largement redevable aux dépenses des Américains, qui n’épargnent que 3 % environ de leurs revenus. « La consommation des ménages en France est à son niveau de 2019, alors qu’aux Etats-Unis elle est déjà dix points au-dessus », fait valoir M. Plane.

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