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Aux Etats-Unis, un accord de principe entre General Motors et le syndicat automobile UAW met fin à une grève qui dure depuis six semaines

Des syndicats de General Motors à Spring Hill, dans le Tennessee, le lundi 30 octobre 2023.

Le constructeur américain General Motors a conclu, lundi 30 octobre, un accord de principe avec le syndicat automobile UAW, quelques jours après ses concurrents Ford et Stellantis touchés, comme lui, par une grève depuis mi-septembre. Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP) sur l’existence d’un accord préliminaire entre les négociateurs de l’United Auto Workers et ceux de GM, une source proche des tractations a répondu : « Oui », sans autre détail à ce stade.

Plusieurs médias américains avaient rapporté un peu plus tôt la conclusion d’un accord préliminaire entre les deux camps, la chaîne CNBC soulignant que les discussions s’étaient prolongées jusqu’au petit matin lundi pour le finaliser. Aucun détail sur son contenu n’a filtré dans l’immédiat. Contactés par l’AFP, GM et le syndicat n’ont pas souhaité faire de commentaires.

Quelques heures après l’annonce, le président des Etats-Unis, Joe Biden a salué les accords sociaux « historiques » conclus entre le syndicat UAW et les trois géants de l’industrie automobile General Motors, Stellantis et Ford, après plusieurs semaines de grève. « Ces accords record récompensent les ouvriers de l’industrie automobile qui ont fait beaucoup de sacrifices pour que le secteur continue à fonctionner » lors de la grande crise économique de 2009, a estimé le président américain.

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Une grève simultanée

Le mouvement avait été déclenché le 15 septembre faute d’accord à l’échéance des conventions collectives, mobilisant au plus fort plus de 45 000 des 146 000 encartés auprès de l’UAW travaillant pour ces trois grands constructeurs historiques américains. C’est la première fois depuis la création du syndicat en 1935 que les Big Three ont été ciblés par une grève simultanée, qui est montée en intensité au fil des quelque six semaines de sa durée.

Après avoir lancé un appel au débrayage dans des usines secondaires et des centres de distribution de pièces détachées, l’UAW a frappé fort en visant l’usine la plus importante et la « plus lucrative » de chacun des trois groupes de Détroit (Michigan). La Kentucky Truck Plant de Ford, qui réalise un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars par an, est englobée dans la grève le 11 octobre. Le constructeur a trouvé un accord de principe, le 25 octobre, après 41 jours de grève, et Stellantis (Chrysler, Jeep, etc.) a fait de même trois jours plus tard.

Ford « a mis sur la table 50 % de plus que lorsque nous avons débrayé », s’était réjoui Shawn Fain, président de l’UAW, lors de l’annonce de l’accord avec le constructeur. « Une fois de plus, nous avons obtenu ce que l’on nous disait impossible il y a encore quelques semaines », a-t-il relevé samedi, en faisant part de l’entente avec Stellantis.

Créations de postes et augmentation du salaire de base

Ces accords prévoient des hausses salariales sur la durée des conventions collectives de quatre ans, des mesures d’ajustement au coût de la vie, des avantages sociaux, des améliorations pour les retraités entre autres. Ils contiennent également des spécificités en fonction du groupe, comme chez Stellantis en matière d’emplois.

Le groupe s’est en effet engagé à créer 5 000 postes alors qu’il avait prévu des suppressions, notamment dans le cadre de la fermeture décriée d’une usine à Belvidere (Illinois) qui est « sauvée », selon Rich Boyer, vice-président de l’UAW. « Nous avons gagné un nouveau véhicule à Belvidere », a-t-il lancé samedi. L’accord avec Stellantis prévoit une augmentation de 25 % des salaires de base d’ici 2028, selon l’UAW.

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Ford a également accepté une hausse de 25 % du salaire de base. C’est inférieur aux 40 % que Shawn Fain réclamait au lancement de la grève mais c’est nettement supérieur aux 9 % proposés par le groupe en août.

Les accords de principe doivent encore être validés par une commission nationale du syndicat puis ratifiés par un vote de ses adhérents, ce qui peut prendre deux semaines, rapportait une source proche des négociations la semaine dernière. Le syndicat a déjà annoncé que les employés de Ford et de Stellantis allaient reprendre le travail sans attendre ces votes.

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Le Monde avec AFP

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