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En Martinique, Fabien Roussel tente de capter la colère contre la vie chère et le chlordécone

Dans le centre-ville de Fort-de-France, le bain de foule de Fabien Roussel aura tourné au bain de pluie. Samedi 28 octobre, le député communiste de la 20circonscription du Nord participait à une manifestation contre le non-lieu prononcé en janvier par le tribunal judiciaire de Paris dans le scandale du chlordécone. Un millier de personnes défilaient dans les rues du chef-lieu de la Martinique, à l’appel d’une trentaine d’organisations locales, lorsque le cortège a été dispersé par un orage, aussi soudain que violent.

La manifestation clôturait une semaine d’événements visant à remobiliser la population martiniquaise dans cette affaire de pollution de milliers d’hectares de terres agricoles aux Antilles françaises, après l’emploi massif de cet insecticide dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, entre 1973 et 1992. « Le non-lieu n’est pas définitif », affirme, derrière une longue banderole, Laetitia Privat, présidente de l’association Santé environnement sans dérogation. En effet, les parties civiles ont fait appel de la décision des juges d’instruction. En attendant la suite du bras de fer judiciaire, les associations maintiennent la pression, car « quand un sujet tombe dans l’oubli, plus rien ne se passe et l’État français n’agit plus », poursuit la militante écologiste.

Invité par les organisateurs de cette Simenn Matinik Doubout (« Semaine Martinique debout »), Olivier Besancenot a fait le déplacement depuis Paris et marche aux côtés de responsables syndicaux. « Personne ne peut faire croire que l’État français n’a rien fait pour étouffer l’affaire », fustige l’ancien porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste, tout en raillant « cette partie de la gauche » qui ne se rend aux Antilles « qu’au moment des élections ».

Ces critiques de l’ancien facteur de Neuilly (Hauts-de-Seine) ne devraient pas viser Fabien Roussel : le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) effectue actuellement, jusqu’au 30 octobre, un voyage de cinq jours en Martinique. Bien entendu, il n’était pas question pour lui de manquer la manifestation de samedi. « Cette mobilisation est extrêmement importante parce qu’elle permet de montrer au gouvernement français le niveau de colère qui existe parmi les habitants, déroule le député nordiste. Ça fait dix-sept ans que ça dure ; ça ne peut plus durer. C’est pour cela que je suis là aujourd’hui : pour partager cette colère et pour qu’il y ait une solution politique et devant la justice. »

« Un combat de classe »

Mais alors que, pour les Martiniquais, l’affaire du chlordécone est avant tout un scandale environnemental et sanitaire aux relents coloniaux, le leader communiste souhaite en faire « un combat de classe ». « Ce sont toujours les mêmes qui sont empoisonnés : les travailleurs, les travailleuses, et ce sont toujours les mêmes qui empoisonnent : ces grandes sociétés qui font peu de cas des salariés et du monde du travail », harangue Fabien Roussel, sur une tonalité protestataire.

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