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En France, le cheval n’a jamais quitté les effectifs de l’armée

Le gendarme de la Garde républicaine française Bertrand Pasquier, avant de partir en patrouille à la caserne des Célestins, à Paris, le 11 avril 2023.

Les privilégiés invités à pénétrer sous la nef boisée du manège Sénarmont, adossé au château de Fontainebleau (Seine-et-Marne), ne sont encore qu’une poignéepar an. L’ancien chenil de François Ier (1494-1547) prévoit aujourd’hui d’ouvrir ses portes. L’armée veut y créer le premier musée retraçant l’épopée du cheval dans ses rangs. L’Ecole militaire d’équitation de Fontainebleau a déjà commencé à classer et à répertorier des milliers de pièces de collection : des ferrures retraçant l’évolution de la maréchalerie depuis le XVIIIe siècle, des équipements vétérinaires, des selles… et des dizaines de médailles olympiques.

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Décimé en 1914-1918 avec un million d’équidés tués, toujours mobilisé malgré la motorisation lors de la seconde guerre mondiale, le cheval de guerre n’a jamais quitté les effectifs de l’armée de terre, mais s’est reconverti en sportif de haut niveau. « Les éleveurs étaient très dépendants des achats de chevaux réalisés par l’armée. Les arrêter brutalement après-guerre aurait mis toute la filière en difficulté », rappelle le colonel Jérôme Arnauld des Lions, vétérinaire pendant vingt-neuf ans à Fontainebleau, désormais responsable des services vétérinaires à l’Ecole militaire d’équitation .

Entraîné dans la vingtaine de sections équestres de l’armée, le cheval militaire va se hisser jusqu’aux sommets olympiques. Jusqu’en 1948, les cavaliers d’armée seront même les seuls autorisés à représenter la France aux Jeux olympiques. Ils vont y glaner des dizaines de médailles. Aujourd’hui encore, des cavaliers de Fontainebleau ou de l’école du Cadre noir de Saumur s’alignent lors des plus prestigieux concours internationaux.

Accompagnement psychologique

La cinquantaine de jeunes chevaux achetés chaque année, pour maintenir un cheptel proche de 500 montures (auxquelles s’ajoutent 500 chevaux de la garde républicaine), est choisie avec le plus grand soin. « En 2022, 103 sont venus ici passer les tests vétérinaires. Nous n’en avons gardé que 53 », témoigne Frédéric Duprez, lieutenant-colonel chargé de l’Ecole militaire d’équitation de Fontainebleau.

Les 180 chevaux que comptent ses écuries ne sont pas réservés à des cavaliers émérites. La préparation physique et l’aguerrissement passent toujours par des cours d’équitation comme à Saint-Cyr, où le programme pédagogique prévoit des heures à cheval.

L’armée a aussi adopté les techniques d’équicoaching. « Les réactions d’un cavalier, mais aussi celles du cheval sous sa selle, sont toujours un excellent moyen d’observation de la personne », remarque Frédéric Duprez. Depuis plusieurs années, le cheval est aussi mis à profit pour l’accompagnement et la « reconstruction » des blessés. Leur resociabilisation peut commencer avec un animal. « On ne soigne pas, mais on travaille au bien-être, précise Frédéric Duprez. Même brosser un animal peut se révéler extrêmement bénéfique pour un blessé psychologique. »

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