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Retraites complémentaires : pour éviter la « ponction » de l’Agirc-Arrco, syndicats et patronat acceptent de plancher sur un geste financier

Le patronat et les syndicats acceptent la main que leur a tendue le gouvernement. Dans une « déclaration » de quelques lignes transmise à la presse, le Medef s’est dit prêt, vendredi 27 octobre, à engager des négociations dès cet automne pour essayer de résoudre à l’amiable le différend opposant, depuis plusieurs semaines, l’exécutif et les partenaires sociaux sur l’Agirc-Arrco, la caisse de retraites complémentaires du privé. Cette initiative traduit un désir d’apaisement partagé par plusieurs organisations de salariés.

La prise de position du Medef répond à un signal d’ouverture adressé trois jours plus tôt par Bercy. Le 24 octobre, Thomas Cazenave, le ministre délégué aux comptes publics, avait annoncé que le pouvoir en place n’avait plus l’intention, « à ce stade », d’imposer une participation financière à l’Agirc-Arrco, un régime cogéré par les organisations d’employeurs et de salariés. Mais il avait précisé que cette décision était soumise à une condition : l’ouverture de discussions entre partenaires sociaux dans le but que ceux-ci fassent un geste volontaire en faveur de notre système par répartition, par exemple sous la forme d’une enveloppe dédiée à la revalorisation des petites pensions.

« Nous demandons des avancées rapides et concrètes sur ce point », avait insisté M. Cazenave. Et d’ajouter que si sa requête restait lettre morte, le gouvernement déposerait, comme envisagé, un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), en cours d’examen au Parlement, afin de réduire les recettes de l’Agirc-Arrco.

Le Medef vient donc de faire un pas dans la direction souhaitée par le gouvernement. Dans sa démarche, il invoque l’accord national interprofessionnel (ANI) que le patronat et les syndicats ont conclu le 5 octobre à propos de la caisse de retraites complémentaires du privé. Le texte prévoit notamment la création, d’ici « la fin du premier semestre 2024 », d’un « groupe de travail paritaire chargé de définir des dispositifs de solidarité » pour les « allocataires du régime ». Le Medef est disposé à « anticiper » les tractations, c’est-à-dire à mettre en place ce groupe de réflexion avant Noël, sans attendre les six premiers mois de 2024.

Qui participera aux pourparlers ?

Cette ligne de conduite semble convenir à plusieurs organisations de salariés. « Nous visons la fin novembre pour le lancement des travaux », confie Yvan Ricordeau, le numéro deux de la CFDT. « Nous sommes tout à fait d’accord pour démarrer en novembre, sur la base de l’ANI du 5 octobre », enchaîne Christelle Thieffinne, secrétaire nationale de la CFE-CGC. « Nous ne nous opposerons pas à l’accélération du calendrier », complète Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC. En revanche, Force ouvrière, par la voix de Michel Beaugas, secrétaire confédéral, tient un discours différent : « Nous sommes prêts à revenir à la table des discussions en janvier. »

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