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Comité interministériel des villes : « quelques bonnes mesures » mais « sans vision », jugent les élus de banlieue

La première ministre, Elisabeth Borne, le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, et la secrétaire d’Etat à la citoyenneté et à la ville, Sabrina Agresti-Roubache, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), le 27 octobre 2023.

Les applaudissements furent brefs et sans entrain. Vendredi 27 octobre, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), devant une centaine de maires de banlieue et de représentants d’association, la première ministre, Elisabeth Borne, entourée de treize ministres, a clos le conseil interministériel des villes (CIV) par un discours résumant quelques-unes des principales mesures annoncées en faveur des quartiers populaires.

Le rendez-vous, maintes fois reporté, était attendu depuis près d’un an : c’est dans cette enceinte que l’Etat dévoile son action en matière de politique de la ville – qui concerne près de 1 500 quartiers et plus de 5 millions d’habitants. Mme Borne l’a rappelé : ce CIV s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan Quartiers 2030, présenté en juin par le président de la République à Marseille, et destiné à « donner aux habitants des quartiers les moyens de choisir leur vie ».

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Les acteurs de terrain espéraient des mesures fortes. Des mesures « avec du souffle, une vision et un changement de méthode », déclare Ali Rabeh, maire (Génération. s) de Trappes (Yvelines) ; des mesures « ambitieuses, à la hauteur des enjeux », lance Gilles Leproust, maire (Parti communiste, PCF) d’Allonnes (Sarthe) et président de l’association Ville & Banlieue ; des mesures « qui montrent que le gouvernement a pris conscience de la précarisation de nos territoires et des difficultés des banlieues », souligne Catherine Arenou, maire (divers droite) de Chanteloup-les-Vignes. Des mesures « sociales » aussi, afin d’apporter un équilibre aux réponses postémeutes axées principalement sur l’ordre et la répression dévoilées la veille par Elisabeth Borne, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris.

« Une litanie de mesurettes »

Il est 12 h 45 lorsque la réunion se termine, après plus de deux heures de prises de parole successives des ministres (logement, éducation, ville…). Les mines sont fermées. Le grand soir n’a pas eu lieu. La première ministre part sans un mot à la presse. Et en omettant de saluer Gilles Leproust, qui l’attendait à la sortie.

Dix-huit ans jour pour jour après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, le 27 octobre 2005, deux adolescents électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique dans lequel ils s’étaient réfugiés pour échapper à un contrôle de police à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) – le drame avait déclenché trois semaines d’émeutes à travers la France – et quatre mois après la mort de Nahel M., jeune homme de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), et les huit jours de violences urbaines qui ont suivi, l’action du gouvernement peine à convaincre.

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