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Aux Etats-Unis, le regain de forme des compagnies aériennes menacé par les hausses de salaires

A l’aéroport LaGuardia de New York, le 10 novembre 2022.

C’est un temps révolu et pourtant pas si lointain. Au printemps 2020, avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19, les compagnies aériennes américaines, plus encore que leurs rivales européennes, ont accusé de très lourdes pertes. A l’époque, American Airlines, le numéro un outre-Atlantique, perdait chaque jour plus de 100 millions de dollars (94,5 millions d’euros).

Pour éviter la faillite, le groupe avait été obligé de tendre la sébile à l’Etat, qui lui avait versé 12 milliards de dollars d’un généreux plan d’aide de 50 milliards destinés au sauvetage du secteur aéronautique. Delta Air Lines avait aussi annoncé des pertes record : près de 12,4 milliards de dollars en 2020, après un bénéfice de 6,2 milliards de dollars un an plus tôt.

Requinquées par l’argent public, les compagnies régulières américaines ont rapidement retrouvé la grande forme. En 2022, leurs résultats financiers ont même parfois dépassé ceux de 2019, tandis que leur niveau d’activité a flirté avec celui d’avant-Covid. A l’inverse de l’Europe, où ce sont les compagnies low cost qui sont reparties le plus vite, portées par la réouverture des court et moyen-courriers. Leur secteur d’activité de prédilection.

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« Au plus fort de la crise, les compagnies aériennes se sont placées sous la protection du chapitre 11, la loi américaine sur les faillites qui permet de suspendre les créances et obligent les sociétés à se restructurer, explique Stéphane Albernhe, président du cabinet de conseil Archery Strategy Consulting. En échange du gel des créances, les entreprises ont procédé à de profondes restructurations de leurs flottes, de leurs réseaux, de leurs fréquences, de leurs lignes, de leurs cabines d’avion et de leurs effectifs. »

Commande géante

Résultat, en 2023, les bénéfices des grandes compagnies américaines devraient doubler, pour atteindre près de 10 milliards de dollars. Au deuxième trimestre, Delta Air Lines a enregistré les meilleures performances de son histoire. Signe de cette santé retrouvée, à quelques semaines d’intervalle, United Airlines, puis Delta Air Lines ont convoqué la presse internationale. La première dans son fief de Chicago, fin octobre, la seconde dans son hub d’Atlanta, début novembre. L’objectif est de mettre en avant la modernisation de leur flotte, avec, principalement, le renouvellement des cabines des avions.

Autre preuve de leur dynamisme, United Airlines a, dès 2021, recommencé à commander de nouveaux appareils. Après l’achat de 270 avions, il y a deux ans, et encore 200 en 2022, la compagnie de Chicago a annoncé, début octobre, une nouvelle commande de 110 avions, dont 50 long-courriers 787 Dreamliner et 60 moyen-courriers A321neo. Des contrats estimés à plus de 40 milliards d’euros au total.

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