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Transition écologique : « Pour un Bretton Woods de la monnaie carbone »

De nombreuses ONG ont décidé de boycotter la prochaine COP28, prévue à Dubaï en décembre. Il y a de quoi ! Censée relayer l’accord de Paris de 2015 – qui prévoyait l’arrêt de l’utilisation du pétrole pour juguler le chaos climatique –, la prochaine COP est organisée par un pays pétrolier, et le commissaire européen à l’action pour le climat envoyé par Bruxelles, [le Néerlandais Wopke Hoekstra,] est un ancien de Shell et de McKinsey.

Proposons un puissant contre-feu. Nous célébrerons bientôt le 80e anniversaire des accords de Bretton Woods, qui ont organisé le système économique mondial au lendemain de la seconde guerre mondiale. En 1944, il fallait tout repenser après l’effondrement causé par la guerre dans les pays belligérants. Aujourd’hui, l’effondrement est devenu planétaire, avec déjà dix fois plus d’ouragans, d’inondations et d’incendies qu’alors. Et ce n’est qu’un début, le chaos climatique et l’effondrement de la biodiversité s’avèrent exponentiels.

Poussons la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’ONU, l’OCDE – toutes ces institutions créées dans la vague d’espoir d’après-guerre – à convoquer un nouveau Bretton Woods de tous les décideurs du monde. Osons un mécanisme additionnel de « monnaie carbone » qui pourrait être proposé à chaque pays, prêt à démarrer localement dès que l’opinion publique y sera prête. Convoquons réellement la planète entière pour adopter ce mécanisme mondial de création de monnaies carbone nationales harmonisées entre elles et exprimant, dans chaque pays, la gestion des émissions de gaz à effet de serre.

Ce mécanisme consiste à définir pour chaque pays une masse de « monnaie carbone », égale à l’empreinte climatique du pays, et à distribuer cette monnaie à parts égales à tous les habitants, tout en fixant une réduction annuelle de 6 % ou 8 % de cette masse, selon le pays. En France, par exemple, nous sommes à 604 millions de tonnes équivalents CO2 (CO2e), à répartir entre les 68 millions de Français à raison de 9 tonnes par personne et par an, soit 9 000 « points carbone » (Ͼ) distribués à chacun. Simultanément, il faudra tout étiqueter en double, euros et points carbone (Ͼ), puisque ces Ͼ seront nécessaires pour « payer » les contenus carbone de tous les produits et services.

Neutre pour les entreprises

Démarrant pays par pays, le mécanisme peut devenir européen ou mondial dès que convergeront les niveaux d’empreinte climatique qui conditionnent le taux de réduction annuel. Celui-ci doit être de 6 % pour la France qui démarre à 9 tonnes de CO2e par personne et par an, alors que la Roumanie, avec 5 tonnes, ne nécessite qu’une réduction annuelle de 4 %, l’Allemagne, avec 12 tonnes, de 7 %, et les Etats-Unis, avec 18 tonnes, de 8 % (voir le détail sur le site Comptecarbone.cc).

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