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Le passé identitaire de Grégoire de Fournas, député du Rassemblement national

Grégoire de Fournas, député Rassemblement national de Gironde, au Palais-Bourbon, à Paris, le 27 juin 2023.

« Un militant exemplaire et sans histoires », loin de toute radicalité : ainsi le Rassemblement national (RN) décrivait-il son député Grégoire de Fournas il y a un an. L’Assemblée nationale venait de le suspendre pour avoir crié l’invective xénophobe « Qu’il retourne en Afrique ! » à l’adresse du député « insoumis » du Val-d’Oise Carlos Martens Bilongo, qui s’exprimait dans l’Hémicycle sur l’ONG SOS Méditerranée – M. de Fournas assurait qu’il visait le bateau Ocean-Viking, et non l’élu noir de La France insoumise.

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La presse avait alors exhumé de nombreuses publications sur les réseaux sociaux témoignant de l’obsession de Grégoire de Fournas pour l’immigration africaine et la couleur de peau. Elle ignorait encore que le député RN de Gironde, élu en juin 2022, était, avant de militer pour le Front national (devenu le RN), un cadre du Bloc identitaire.

Héritier d’Unité radicale – organisation dissoute après la tentative d’assassinat perpétrée par l’un de ses membres, Maxime Brunerie, contre Jacques Chirac, alors président de la République, le 14 juillet 2002 –, le groupuscule Bloc identitaire, aujourd’hui disparu, représentait l’extrême droite ethno-différentialiste, qui rejette la société multiculturelle, le métissage et une supposée « islamisation de l’Europe ».

« Soupe au cochon »

Le site antifasciste La Horde le révèle, jeudi 26 octobre, dans une enquête sur son parcours qui exhume les statuts du Bloc identitaire Aquitaine Fédération régionale, déposés en 2011. Grégoire de Fournas en est le premier secrétaire général adjoint. Il apparaît sur une photo, en 2010, participant à un happening du groupuscule avec deux militants déguisés en musulmans qui portent un voile intégral et une pancarte, sur laquelle est écrit : « Si vous ne voulez pas finir comme moi, rejoignez les Identitaires ! »

Parmi les autres actions revendiquées ces années-là par les Identitaires aquitains, citons l’organisation d’une « soupe au cochon », soit une distribution de repas pour les sans-abri, discriminatoire à l’égard des musulmans et des juifs pratiquants. Une autre action vaudra aux militants du Bloc identitaire une condamnation par la justice, en 2012, pour dégradation : en 2010, ils avaient recouvert de peinture blanche un mur dénonçant les expulsions de familles demandeuses d’asile, dans le village de Billère (Pyrénées-Atlantiques). Le tribunal avait condamné à une amende trois cadres de l’association, dont « un viticulteur de 27 ans », rapportait Sud-Ouest. Soit l’âge et la profession, à l’époque, de Grégoire de Fournas. Contacté par Le Monde, le député RN de Gironde n’a pas donné suite.

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