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Nupes : derrière la guerre des chefs, des députés de gauche veulent croire à la survie de l’alliance de gauche

Jean-Luc Mélenchon, lors d’un rassemblement en soutien à la population palestinienne, à Paris, le 22 octobre 2023.

L’heure des adieux ? Pour la première fois depuis juin 2022, la traditionnelle réunion d’intergroupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale, mardi 24 octobre. Depuis que le Parti socialiste (PS) a décrété, sept jours plus tôt, un « moratoire » sur sa participation à l’alliance de gauche, la Nupes semble en péril inédit.

Olivier Faure, Fabien Roussel ou Marine Tondelier : les dirigeants du PS, du Parti communiste français et d’Europe Ecologie-Les Verts ont vivement critiqué les prises de position de Jean-Luc Mélenchon sur le Hamas mais aussi son attitude vis-à-vis de ses alliés, estimant désormais quasi impossible de travailler avec le chef de file de La France insoumise (LFI). Celui qui fut « un facteur d’union » est devenu, selon M. Faure, « un obstacle à gauche ». « Le problème de la Nupes, c’est son pseudoleader, qui passe son temps à provoquer tout le monde par des tweets intempestifs », a jugé de son côté Mme Tondelier, le 14 octobre, sur France Culture.

La réponse du principal intéressé n’a pas tardé. Dans un billet de blog publié dimanche 22 octobre, M. Mélenchon accuse « la gauche d’avant » de vouloir « tuer le père », et écrit que « le point de non-retour est franchi » concernant l’avenir de la coalition de gauche. A entendre les dirigeants des quatre formations de la Nupes, l’alliance serait donc « morte », comme l’a acté dans Le Point le sénateur écologiste Yannick Jadot, le 17 octobre. Et il est temps de « tourner la page », selon les mots de M. Roussel dans L’Humanité, le 16 octobre.

« Le pronostic vital est engagé »

Mais à l’Assemblée nationale, des députés de gauche ne semblent pas prêts à signer l’arrêt de mort officiel de la coalition. La cheffe de file du groupe « insoumis », Mathilde Panot, et celle du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, ont toutes deux récusé, le 24 octobre, lors de leurs points presse respectifs, l’idée d’un « point de non-retour » qui empêcherait la Nupes de survivre au Palais-Bourbon. En début de semaine, le coordinateur du mouvement LFI, Manuel Bompard, a quant à lui envoyé un courrier au PS pour demander des « précisions » sur le moratoire, dont la durée reste incertaine.

Si les invectives entre les ténors des partis se multiplient, une partie des 151 députés élus sur le programme d’union restent toutefois convaincus que ce qui rassemble la Nupes est « plus fort que ce qui la divise ». Selon eux, une démarche collective doit subsister au Parlement, malgré la suspension de l’intergroupe. « Depuis un an et demi, on a pris l’habitude de travailler en commun, dans des relations de respect mutuel et d’amitié, insiste Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados. Pour le PS, il y a eu un avant et un après Nupes, et le retour en arrière n’est pas souhaitable. » « On doit continuer à peser ensemble à l’Assemblée, pour mener ensemble les batailles pour l’éducation, les services publics, le logement », renchérit Mme Chatelain. Mais, vu l’ampleur de la brouille, celle qui avait annoncé le retrait de son parti de l’intergroupe, à la suite du moratoire du PS, ne veut pas se voiler la face. « Là, le pronostic vital de la Nupes est engagé », reconnaît-elle.

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