Close

Les raisons de l’étonnante vigueur de la croissance américaine au troisième trimestre

Le président américain, Joe Biden, à Washington, le 23 octobre 2023.

Inattendu, spectaculaire, phénoménal… Jeudi 26 octobre, les économistes n’ont pas été avares de superlatifs pour commenter la première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre, publiée ce jour-là par le département du commerce. De fait, celui-ci a progressé de 4,9 % en rythme annualisé, soit bien plus qu’entre avril et juin (+ 2,1 %), et même à un rythme supérieur aux 4,7 % attendus par le consensus des prévisionnistes. Comparativement au trimestre précédent, la hausse est de 1,2 %.

« C’est fulgurant, il s’agit de la plus forte progression enregistrée depuis 2021 », résume James Knightley, spécialiste de l’économie internationale à la banque ING. « C’est un témoignage de la résilience des consommateurs et des travailleurs américains, soutenus par les “Bidenomics” », s’est aussitôt félicité le président Joe Biden, dans un communiqué.

A première vue, tout se passe comme si la hausse des taux d’intérêt opérée par la Réserve fédérale (Fed, banque centrale) n’avait que peu d’effet sur l’activité. Résultat : la récession tant redoutée depuis des mois semble loin de poindre à l’horizon, à la grande surprise des observateurs. « Je n’ai jamais pensé que nous aurions besoin d’une récession pour faire baisser l’inflation », s’est également vanté le locataire démocrate de la Maison Blanche, candidat à sa réélection à la présidentielle de novembre 2024.

Dans le détail, ce bon chiffre tient beaucoup à la consommation des Américains, principal moteur de l’économie : elle a bondi de 4 % entre juillet et septembre, après + 0,8 % au deuxième trimestre. A elles seules, les dépenses de biens durables – à savoir ceux qui durent plus de trois ans, comme l’électroménager ou l’automobile – ont augmenté de 7,6 %. « Cela pourrait laisser penser que les ménages tiennent le choc fasse à la hausse des coûts du crédit décidée par la Fed », note Paul Ashworth, spécialiste de l’Amérique du Nord chez Capital Economics. D’autant que le marché du travail résiste étonnamment bien – le taux de chômage était à seulement 3,8 % de la population active en septembre, un mois durant lequel le pays a créé 336 000 emplois, deux fois plus qu’attendu.

L’inflation continue néanmoins de rogner le pouvoir d’achat, et, une fois les économies mises de côté pendant la pandémie dépensées, les Américains ont commencé à piocher dans leurs bas de laine. Leur taux d’épargne, qui a culminé à plus de 30 % en 2020, est retombé à 3,8 % seulement en septembre, selon les données de la Fed. En mai, il était encore de 5,3 %. « Autant dire que la consommation ne pourra pas rester longtemps à de tels niveaux », juge Paul Ashworth.

Il vous reste 60% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top