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« L’Iris blanc », un nouvel « Astérix » bon pour les zygomatix

Extrait du nouvel « Astérix », « L’Iris blanc », scénarisé par Fabcaro et dessiné par Didier Conrad.

Marre de la bienveillance ? Ras le bol de la pensée positive ? Alors, lisez L’Iris blanc (Albert René, 48 pages, 10,50 euros), le nouvel album d’Astérix, qui sort jeudi 26 octobre. Ça risque de détendre vos zygomatiques, et vous détendre tout court, sans avoir recours aux conseils d’un expert en développement personnel.

Scénarisée pour la première fois par Fabrice Caro, alias Fabcaro – en remplacement de Jean-Yves Ferri, qui souhaitait faire une pause afin de terminer un projet laissé en friche il y a douze ans (De Gaulle à Londres, à paraître) – et toujours dessinée par Didier Conrad, la série phare aux 393 millions d’albums vendus s’attaque au marché du bien-être.

La satire sociale chère à ses créateurs, René Goscinny (1926-1977) et Albert Uderzo (1927-2020), opère à nouveau au profit d’un des opus les plus drôles depuis la relance d’Astérix en 2013, à l’initiative d’Hachette Livre, propriétaire des éditions Albert René.

Quarantième titre de la collection, L’Iris blanc n’a peut-être qu’une faiblesse : rappeler parfois un peu trop l’un des sommets de la série originelle, La Zizanie. Dans cet album publié en 1970, un envoyé spécial de César, Tullius Détritus, parvenait à semer la discorde au sein du village des irréductibles Gaulois en dressant ses habitants les uns contre les autres. Trouvant plus malin que lui en la personne d’Astérix, le manipulateur finira par voir ses pratiques se retourner contre lui.

A la fourberie, Fabcaro a joint la flagornerie, dispensée par un médecin chef des armées romaines nommé Vicévertus, féru d’ontologie et d’ésotérisme. Celui-ci reçoit un mandat de César, qui ne sait plus comment remonter le moral de ses troupes, chez qui mutineries et désertions se multiplient : si Vicévertus parvient à « soumettre » Astérix et compagnie, sa méthode sera appliquée à toute la soldatesque romaine.

Extrait du nouvel « Astérix », « L’Iris blanc ».

A l’évidence, le scénariste s’est amusé à tourner en dérision le secteur florissant du coaching personnel, assimilé à une escroquerie plus contemporaine que jamais. Embobinés sans distinction par le bonimenteur, Romains et Gaulois se convertissent à l’hypertolérance, s’adonnent à l’exercice physique, se nourrissent de graines.

Le poissonnier Ordralfabétix et le forgeron Cétautomatix ne s’envoient plus des baffes mais des mots doucereux pour régler leurs différends. Le doyen Agecanonix se met à galoper depuis que le gourou a vu en lui un « corps lascif taillé dans le marbre (…) à la sagesse affirmée ». Le chef, Abraracourcix – « bel homme à la voix d’animal majestueux qui fait vibrer les cœurs » –, commence à s’inquiéter de la situation, à l’instar d’Astérix. Et si la stratégie de ce beau parleur consistait à endormir la vigilance des Gaulois pour mieux les assujettir ?

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