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Métiers en tension : la loi immigration suscite un imbroglio entre Elisabeth Borne et Gérald Darmanin

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lors d’une séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 24 octobre 2023.

Le projet de loi immigration n’en finit plus d’agiter le camp présidentiel. En particulier l’article 3, censé créer un titre de séjour pour faciliter la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. L’aile gauche de la Macronie veut se faire entendre pour défendre la mesure, alors que le parti Les Républicains (LR) en a fait une « ligne rouge » et menace de ne pas voter en faveur du texte si elle est maintenue.

La disposition est pourtant remise en cause par l’exécutif, qui pourrait finalement privilégier la création d’une nouvelle circulaire de régularisation plutôt que de créer un titre de séjour de plein droit, par le biais de la loi. L’objectif de cette nouvelle circulaire serait de permettre à des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension de demander eux-mêmes leur régularisation, sans en faire la demande à l’employeur, comme c’est le cas actuellement. Mais elle laisserait le pouvoir d’appréciation aux préfets.

Conscient des craintes des troupes macronistes sur le devenir de cette mesure, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a rencontré les députés de la majorité, mardi 24 octobre, lors d’une réunion à l’Assemblée nationale, pour tenter de les rassurer sur son projet. Selon plusieurs participants, le ministre a redit qu’il était « favorable à l’article 3 » et qu’il le soutenait, arguant qu’il n’était pas pour un « accord à tout prix » avec LR. L’opération apaisement porte ses fruits : lors de cet échange, les députés Renaissance se sentent confortés par la position de M. Darmanin, qu’ils jugent « équilibrée ».

Mais à peine la réunion terminée, un article du Parisien est partagé sur les boucles de discussion des députés du camp présidentiel. Il relate un échange entre Elisabeth Borne et le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, lors d’un dîner, lundi soir, à Matignon, au cours duquel la première ministre aurait laissé entendre que l’article 3 du texte pourrait être supprimé pour obtenir le soutien de la droite.

Télescopage

Dans la foulée, les éléments de langage de Matignon transmis aux journalistes parviennent aux députés Renaissance. « La première ministre a été cohérente avec ce qu’elle dit depuis le début, affirme son entourage. Une partie de notre majorité tient à ce que ce soit dans la loi, et la première ministre est attachée à l’unité de la majorité. En revanche, elle souhaite que le travail se poursuive afin que le dispositif puisse être amélioré notamment sans être nécessairement un droit opposable. »

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