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Le président du Conseil d’orientation des retraites, dans le collimateur de Matignon depuis des mois, a été débarqué

Pierre-Louis Bras, président du Conseil d’orientation des retraites, lors d’une conférence de presse à l’occasion de la présentation de son rapport annuel, le 13 juin 2019.

Le couperet est tombé. Sur la sellette depuis plusieurs mois, le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Pierre-Louis Bras, vient d’être débarqué de son poste. Selon les informations du Monde, la décision a été notifiée, mardi 24 octobre, par les services de Matignon. La nomination de son successeur, qui fera l’objet d’un décret du président de la République, devrait avoir lieu lors du prochain conseil des ministres programmé durant la semaine du 30 octobre – la date n’étant pas encore tout à fait arrêtée, selon l’Elysée.

Sollicité, l’entourage de la première ministre, Elisabeth Borne, confirme que M. Bras s’en va, sans donner le nom de son remplaçant. « Ce n’est pas une mesure de sanction, assure-t-on. Ça fait presque neuf ans qu’il détient cette responsabilité. Nous pensons que c’est le bon moment pour procéder à un renouvellement, peu après la réforme des retraites et alors que plusieurs personnalités qualifiées sont susceptibles de faire leur entrée au COR. »

Cette décision ne constitue nullement une surprise. Depuis le printemps, les services de l’Etat avaient contacté plusieurs spécialistes de la matière pour leur proposer de remplacer M. Bras – un inspecteur général des affaires sociales qui fut conseiller de plusieurs ministres socialistes durant sa carrière. Ce dernier avait été critiqué par l’exécutif, en particulier par Mme Borne, au motif qu’il aurait alimenté la confusion dans le débat autour de la réforme des retraites.

Accusé d’avoir « brouillé les esprits »

C’est en 2015 que M. Bras avait été désigné président du COR, une instance chargée de remettre, chaque année, un rapport afin d’éclairer les décideurs publics et la population sur « les perspectives à moyen et long terme » de notre système par répartition. Placé auprès de Matignon, cet organe est composé de parlementaires, de hauts fonctionnaires, d’experts et de représentants des partenaires sociaux.

Le fait que M. Bras quitte ses responsabilités, après huit années passées à la tête du COR, n’est pas illogique. Mais son départ a lieu dans un contexte de tensions très fortes. Dans Le Parisien du 9 avril, Mme Borne lui avait reproché d’avoir « brouillé les esprits », alors qu’elle cherchait à convaincre l’opinion de la nécessité de reporter à 64 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension, pour éviter un déficit de notre système par répartition en 2030. La première ministre faisait ainsi référence à des propos de M. Bras, lors d’une audition à l’Assemblée nationale : le 19 janvier, il avait affirmé que les dépenses de retraites « ne dérapent pas », tout en précisant que le rapport du COR de 2022 prévoyait des déficits durables. Mais beaucoup n’avaient retenu que l’idée selon laquelle la situation restait sous contrôle et n’exigeait, par conséquent, aucune réforme.

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