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Entre la Chine et les Etats-Unis, l’Union européenne cherche à protéger son industrie verte

Une ferme éolienne dans les champs, à Saint-Père-en-Retz, en Loire-Atlantique, en octobre 2021.

Il y a un an, les Européens redoutaient de devoir subir des coupures d’électricité, alors que Moscou avait décidé, à l’été 2022, de ne plus leur livrer de gaz. Aujourd’hui, ils ont le sentiment d’avoir échappé au pire, même si les prix de l’énergie se sont envolés avec la guerre en Ukraine, et se félicitent de la manière dont ils ont géré cette crise, qui aurait pu leur faire bien plus de mal.

C’est la teneur d’un rapport que la Commission a publié mardi 24 octobre. Baisse de la consommation (de 18 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes), recours croissant aux énergies renouvelables (en 2022, elles ont produit 39 % de l’électricité continentale) et diversification des sources d’approvisionnement devraient permettre aux importations de gaz russe en Europe de passer de 155 milliards de mètres cubes à moins de 45 milliards de mètres cubes entre 2021 et 2023.

Même si elle s’est accompagnée d’un bond des subventions aux énergies fossiles (123 milliards d’euros en 2022) lorsque les Vingt-Sept ont multiplié les mesures de soutien aux ménages et aux industriels confrontés à la flambée des prix, l’agression russe a sans conteste donné des arguments à ceux qui, au sein de l’Union européenne (UE), défendaient une ambition forte en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Elle a également nourri le programme de souveraineté communautaire des pays membres, illustrant mieux que tous les exposés la nécessité de réduire ses dépendances.

Une course mondiale au leadership

C’est dans ce contexte que l’UE a adopté les différentes législations de son Pacte vert – fin du moteur thermique en 2035, mise en place d’une taxe carbone aux frontières, nouveaux objectifs en matière d’énergie renouvelables qui devront représenter 42,5 % du bouquet énergétique d’ici à 2030, renforcement du marché du carbone… – qui doit lui permettre de réduire d’au moins 55 % ses émissions de CO2 d’ici à 2030 par rapport à 1990 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. « En 2022, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 3 % [par rapport à 2021] et 32,5 % par rapport à 1990 », s’est réjoui, mardi, le vice-président de la Commission Maros Sefcovic.

Certes, mais, dans le même temps, la course au leadership dans les industries vertes s’est accélérée partout dans le monde. La Chine a été la première à se lancer, se donnant, dans son dernier plan quinquennal, des objectifs ambitieux, qui l’ont, notamment, vue faire une percée sur le marché de la voiture électrique. A en croire un rapport de la Commission sur « les initiatives européennes pour promouvoir les investissements dans les technologies propres », également publié mardi, « les investissements annoncés par la Chine dans les technologies propres dépassent les 280 milliards de dollars ».

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