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Les ressorts de la performance en ultra-endurance

Aurélien Dunand-Pallaz, lors de la Diagonale des fous 2023, à La Réunion, course d’ultra-trail à laquelle il est arrivé premier.

Dix mille pas et plus. Cent soixante-cinq kilomètres à pied sur l’île de la Réunion, avec 10 000 mètres de dénivelé positif. La Diagonale des fous, dont l’édition 2023 s’est courue du 19 au 22 octobre, remportée par le français Aurélien Dunand-Pallaz en 23 heures 21 minutes, est l’une des épreuves mythiques d’ultra-trail (longue distance sur sentier), avec l’Ultra-Trail du Mont Blanc (171 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif), les 100 miles (161 kilomètres) aux Etats-Unis…

Sur sentier mais aussi sur route, les courses dites d’ultra-endurance ou d’ultra-fond, définies par une distance supérieure aux 42,195 kilomètres du marathon ou une durée de plus de six heures, sont de plus en plus populaires. Entre 2005 et 2019, leur nombre a augmenté de façon exponentielle dans le monde, passant de moins de 1 000 à plus de 7 000. Idem pour le nombre de participants franchissant la ligne d’arrivée, qui a bondi de 89 597 en 2005 à 682 156 en 2019, note une équipe internationale de chercheurs dans un article paru en ligne le 26 septembre dans la revue Sports Medicine.

Mais quels sont les facteurs influençant les performances dans ces courses hors normes ? C’est ce qu’ont recensé Nicolas Berger (Teeside University, Royaume-Uni) et ses collègues issus de différentes disciplines dans leur publication, en se fondant sur des données de compétitions, et des résultats expérimentaux. L’entreprise est plus délicate que pour les épreuves de fond.

« Sur marathon, il existe principalement trois facteurs de performance, explique Guillaume Millet, professeur de physiologie de l’exercice à l’université de Saint-Etienne, et coauteur de l’article. Il y a d’abord la consommation maximale d’oxygène, qui correspond en quelque sorte à la puissance du moteur. Il y a ensuite l’endurance, schématiquement le niveau de régime auquel on peut durer, et enfin le coût énergétique, équivalent de la consommation d’essence aux 100 kilomètres. Dans les courses d’ultra-fond, on retrouve ces trois paramètres, mais c’est plus complexe. »

L’arête du Mont Favre, vue lors de la 20ᵉ édition de l’Ultra-trail du mont Blanc, à Chamonix (Haute-Savoie), le 2 septembre 2023.

D’abord, tiennent à souligner Nicolas Berger et ses coauteurs, ce type de pratique n’est pas naturel pour les humains. « Nous ne devrions pas considérer les courses d’ultra-endurance comme l’expression ultime de l’évolution de notre nature physique, ni les coureurs d’ultra-fond comme des représentants actuels de nos lointains ancêtres », écrivent-ils, en notant que les compétitions d’ultra défient nos capacités d’endurance à des degrés que nos ancêtres ont rarement affrontés.

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