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Guerre Israël-Hamas : à l’Assemblée nationale, chaque groupe joue sa partition

Le président (MoDem) de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Bourlanges, la première ministre, Elisabeth Borne, le ministre chargé des relations avec le Parlement, Franck Riester, et sa collègue des affaires étrangères, Catherine Colonna, au Palais-Bourbon, à Paris, le 23 octobre 2023.

L’exercice a beau être convenu, il a le mérite d’offrir un état des lieux précis du débat politique. Lundi 23 octobre, la discussion engagée durant plus de deux heures à l’Assemblée nationale sur la situation au Proche-Orient n’avait pas d’autre ambition que de permettre à toutes les forces politiques en présence d’exprimer leurs points de vue, deux semaines après l’attaque terroriste du Hamas perpétrée contre Israël, le 7 octobre.

Ce débat sans vote, en vertu de l’article 50-1 de la Constitution, se tenait la veille d’un déplacement d’Emmanuel Macron en Israël. Une visite qui doit être « l’occasion de porter nos propositions et de plaider inlassablement pour éviter l’escalade », a précisé la première ministre, Elisabeth Borne, devant les députés.

Chaque camp a ainsi déroulé sa partition dans un Hémicycle comptant à peine une centaine de députés. L’exécutif, par les voix d’Elisabeth Borne et de Catherine Colonna, la ministre des affaires étrangères, s’est fait le porte-voix de la cause palestinienne et de la protection des civils, après avoir défendu dans un premier temps « le droit à la sécurité d’Israël » et le « droit » de l’Etat hébreu « à se défendre dans le respect du droit international ». « Les populations ne doivent pas payer pour les crimes des terroristes », a défendu Elisabeth Borne, qui a appelé dans le même temps à une « trêve humanitaire » pour permettre d’acheminer l’aide aux civils de Gaza avant un « éventuel cessez-le-feu ».

« Dites-le à vos amis du Hamas ! »

Insuffisant aux yeux des élus de La France insoumise (LFI), qui ont refusé d’applaudir la locataire de Matignon, contrairement au reste de l’Hémicycle. Sur un ton offensif, leur présidente, Mathilde Panot, s’est élevée contre l’idée d’une France qui serait « alignée sur les Etats-Unis et sur le gouvernement israélien vat-enguerre d’extrême droite ». « Pourquoi la France est-elle incapable de dénoncer avec la même force les crimes de guerre commis par le Hamas et ceux commis par le gouvernement de Nétanyahou ? », a-t-elle tonné.

Dans une atmosphère virulente, le député Rassemblement national (RN) du Nord et vice-président de l’Assemblée, Sébastien Chenu, a traité Mathilde Panot de « collabo ». Le député Renaissance du Cher François Cormier-Bouligeon a scandé à plusieurs reprises : « Dites-le à vos amis du Hamas ! » De par son refus de qualifier le Hamas de « terroriste », La France insoumise est l’objet d’intenses critiques jusqu’au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

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