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A La France insoumise, une fracture de plus en plus visible entre le clan Mélenchon et les « frondeurs »

Les députés « insoumis » Alexis Corbière et Clémentine Autain, lors de la journée consacrée à la niche parlementaire du RN, à l’Assemblée, le 12 octobre 2023.

Dimanche 22 octobre, place de la République à Paris, les « insoumis » prévoient de demander avec la CGT, le Nouveau Parti anticapitaliste, la Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires et une kyrielle d’autres associations « un cessez-le-feu immédiat » et « l’arrêt des opérations militaires » dans la bande de Gaza. « Nous voulions un rassemblement pour la paix, et contre les massacres de civils israéliens et palestiniens, comme il en existe dans tous les pays », justifie la députée La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé.

Toute la gauche ne sera cependant pas au rendez-vous. Si l’appel lancé par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens condamne également « les crimes de guerre contre des civils israéliens », il omet de qualifier le Hamas de mouvement « terroriste », en ligne avec la position défendue par LFI depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre. L’absence de ce qualificatif a poussé le Parti communiste français et Europe Ecologie-Les Verts à passer leur chemin. Quant au Parti socialiste, il affirme ne pas avoir été contacté. « Il n’y a pas le mot “terrorisme”, normal qu’on ne soit pas sollicité », suppose le socialiste Laurent Baumel, chargé des relations extérieures.

Cette bataille sémantique ne déchire pas uniquement la gauche. Elle a aussi creusé la fracture au sein de LFI. Cette semaine, la crise a atteint son paroxysme après l’intervention de la députée de Paris Danièle Obono, mardi 17 octobre, lorsqu’elle a qualifié le Hamas de « mouvement de résistance ». Dans la foulée, la réunion de groupe à l’Assemblée nationale a été houleuse, certains, à l’image du député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, exigeant qu’elle retire ses propos. Refusant de désavouer cette proche de Jean-Luc Mélenchon, la direction de LFI s’est tout de même discrètement démarquée en glissant dans un communiqué que « le Hamas n’incarne pas la résistance du peuple palestinien ».

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« Cassez-vous ! »

Il n’empêche. Lors de cette réunion au Palais-Bourbon, d’autres sujets de tension sont revenus sur la table, comme l’absence de démocratie interne. « Cassez-vous ! », ont hurlé le député du Nord Ugo Bernalicis ou sa collègue de l’Hérault Nathalie Oziol (ce qu’elle dément), deux proches de M. Mélenchon, à l’attention des « frondeurs », parmi lesquels les trois élus de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, Clémentine Autain et Raquel Garrido. Mais ces derniers n’ont pas l’intention de partir, ni même de créer un groupe parlementaire à part, comme on le murmure dans les couloirs de l’Assemblée. « Ce n’est pas notre projet. Nous voulons convaincre au sein de notre groupe et de notre mouvement », répond Mme Autain.

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