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Projet d’autoroute A69 Toulouse-Castres : un week-end de mobilisation des opposants marqué par plusieurs incidents

Des manifestants contre l’A69, projet d’autoroute entre Toulouse et Castres, à Saïx (Tarn), le 21 octobre 2023.

Dimanche 22 octobre, en fin de journée, les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants avaient cessé, autour du campement des opposants au projet d’autoroute A69, entre Castres (Tarn) et Toulouse, après deux jours de manifestations émaillées de plusieurs moments de tension. La grande majorité des milliers de participants à la manifestation de samedi avaient quitté les lieux, non sans avoir tenté de s’opposer à l’évacuation d’une petite zone à défendre (ZAD) érigée dans la nuit de samedi à dimanche au lieu-dit La Crémade, à l’est de Castres.

L’objectif était de créer un lieu d’occupation permanent, sur le modèle de la ZAD installée contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, en espérant, comme pour l’aéroport nantais, l’abandon du projet. Ce dernier est soutenu par les milieux économiques locaux mais jugé destructeur de terres agricoles et « climaticide » par ses opposants. Ni le concessionnaire, ni le gouvernement, ni la région Occitanie, favorables à la future autoroute, n’ont laissé entendre que l’A69, qui doit être terminée pour la fin de 2025, pourrait connaître le même sort que le projet d’aéroport nantais.

L’évacuation du vieux corps de ferme, situé en lisière d’un champ prêté par un agriculteur et baptisé « CremZAD » en référence au nom du lieu-dit, a eu lieu à la mi-journée. Sur les 1 200 gendarmes et policiers présents dimanche dans la zone, 600 ont participé à l’opération, avec le soutien de deux blindés de la gendarmerie et sous la surveillance de deux hélicoptères. De nombreux tirs de grenades lacrymogènes ont, pendant plusieurs heures, atteint les centaines d’opposants, qui répliquaient par des jets de cailloux ramassés dans les champs. Selon la préfecture, 9 interpellations ont été effectuées et 6 membres des forces de l’ordre ont été blessés.

Thomas Brail, le militant qui a fait plus de quarante jours de grève de la faim et quelques jours de grève de la soif contre le projet d’autoroute, qui faisait face aux forces de l’ordre, a dû être évacué sur une civière par les secouristes volontaires du camp de base des opposants. Il a une blessure au poignet et un genou contusionné. « Tant que je peux marcher, je resterai et reviendrai ici, déclarait-il. On peut prendre tous les coups de matraque possibles, ce projet ne doit pas voir le jour. Il y a 53 kilomètres d’autoroute. Bon courage pour protéger tous les chantiers. » Les opposants ont fait état d’une trentaine de blessés légers.

Six cortèges distincts

La veille, plus de 10 000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé à proximité du village de Saïx (Tarn). La préfecture avance, de son côté, le chiffre de « 2 400 personnes dans le cortège », tout en précisant que « 2 500 individus violents se sont détachés du cortège déclaré pour commettre des exactions ». Le parcours avait fait l’objet de longues négociations, mais, au lieu d’un, ce sont six cortèges distincts qui sont partis en tous sens, au départ du camp de base des opposants, empruntant pour la plupart des itinéraires non déclarés.

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