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Election présidentielle en Argentine : la tentation du populisme

Javier Milei brandit une tronçonneuse à côté de Carolina Piparo, candidate au poste de gouverneur de la province de Buenos Aires, lors d’un rassemblement électoral, à Buenos Aires, le 25 septembre 2023.

« Je suis le roi, je suis le lion ! » Dans un chant à la limite du rugissement, le candidat ultralibéral Javier Milei harangue ses partisans rassemblés dans une salle de concert pleine à craquer de Buenos Aires pour son meeting de fin de campagne, mercredi 18 octobre. Pendant trois heures, l’assemblée de plus de 12 000 personnes est chauffée à blanc par des refrains reprenant les idées chocs de l’économiste de 52 ans : le remplacement du peso, la monnaie nationale, par le dollar, la fermeture de la banque centrale, une réduction draconienne des dépenses publiques et une forte réduction des impôts.

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« La caste [l’élite politique] a peur », a encore crié M. Milei, en référence au rapport de force des élections du dimanche 22 octobre – à l’occasion desquelles 36 millions d’électeurs voteront pour le premier tour de la présidentielle et éliront la moitié des députés et 24 des 72 sénateurs. La plupart des sondages le placent en tête. Pour la première fois en Argentine, un outsider a des chances de remporter la présidence, dans un pays habituellement structuré autour de deux courants historiques, péroniste et antipéroniste.

« Eh bien, c’est génial, on en a ras le bol de tous ces politiques corrompus », explique Paola Hamasaki, 55 ans, autoentrepreneuse dans le marketing numérique, venue acclamer Javier Milei. « Il est le seul à dire la vérité. Il a un vrai projet pour le pays, sur le long terme », poursuit cette électrice, qui a voté pour le trublion ultralibéral dès 2021, année de son irruption dans la vie politique et de son élection comme député. « Je me fatigue à travailler huit heures par jour pour un salaire de rien du tout, lâche Paola Gaitan, une caissière de 23 ans. Et pendant ce temps-là, il y a des personnes qui restent au lit le matin et reçoivent des aides sociales. Les politiques encouragent la paresse, pas Javier Milei ! »

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Si l’intéressé – qui, s’il est élu, n’aura de toute façon pas la majorité au Congrès – assure qu’il l’emportera dès le premier tour (avec donc 45 % des voix, ou 40 % et une avance de dix points sur le ou la deuxième), tous les sondages le démentent. Face à lui, Sergio Massa, 51 ans, actuel ministre de l’économie et candidat de la coalition péroniste de centre gauche (au pouvoir entre 2003 et 2015, puis entre 2019 et aujourd’hui), et Patricia Bullrich, 67 ans, ex-ministre de la sécurité, candidate de la coalition de centre droit Juntos por el Cambio (« Unis pour le changement »), qui a porté Mauricio Macri à la présidence, entre 2015 et 2019.

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