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Projet d’autoroute A69 : avant la manifestation du 21 octobre, la tension monte

Une marche contre le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, à Soual (Tarn), le 23 octobre 2022.

La nuit tombe sous une pluie battante, vendredi 20 octobre, sur le camping du Ramdam, le camp de base des opposants au projet d’autoroute A69, qui doit relier Castres à Toulouse. Les centaines de personnes déjà présentes, à proximité du village de Saix (Tarn), se préparent pour la manifestation prévue samedi 21 octobre à partir de 13 heures. Quelque sept kilomètres qui devraient emmener les opposants au tronçon autoroutier – les organisateurs en espèrent 10 000, la dernière manifestation contre l’A69, le 22 avril ayant réuni 8 000 participants selon les organisateurs, 4 500 selon la préfecture –, à faire une boucle à distance de divers chantiers de la future autoroute.

Le parcours de la manifestation, « Ramdam sur le macadam », qui a fait l’objet d’intenses négociations avec la préfecture et de corrections jusqu’au dernier moment, a été déposé par l’union syndicale Solidaires du Tarn et par le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA). Mais l’appel à manifester est lancé par de nombreuses organisations dont La voie est libre (LVEL), association locale contre l’A69, Extinction Rebellion (XR) Toulouse, les Soulèvements de la terre, la Déroute des routes… Le rassemblement bénéficie aussi du soutien de la Confédération paysanne et d’ATTAC.

Mais, à la différence de la manifestation du printemps, l’ambiance est plus tendue au camp de base. Si les forces de l’ordre étaient relativement discrètes en avril, elles sont, ce vendredi, omniprésentes autour du campement, où les chapiteaux destinés à accueillir les concerts et réunions tout le week-end côtoient tentes individuelles et camping-cars. Tous les véhicules sont fouillés, donnant lieu à des saisies de boules de pétanque, de bidons divers – une campeuse proteste contre la saisie de bouteilles d’eau et d’un bidon d’antigel quand un agriculteur dénonce la confiscation d’un bidon d’huile dans sa camionnette –, et les gendarmes multiplient les contrôles d’identité.

« Dans la joie et la bonne humeur »

« Qu’il y ait des contrôles de véhicules, des relevés de plaques d’immatriculation, on s’y attendait, mais que les gendarmes demandent systématiquement les cartes d’identité, les permis de conduire, retardant ou bloquant l’arrivée de tous les véhicules, donne à penser que les autorités veulent empêcher la tenue de la manifestation », proteste Thomas Brail, l’arboriste grimpeur qui, avec d’autres opposants, a mené une grève de la faim pendant plus de quarante jours.

Celui qui a créé le GNSA en 2009 espère toutefois que la mobilisation du 21 octobre se fera « dans la joie et la bonne humeur ». Un souhait que partage aussi l’une des porte-parole des Soulèvements de la terre, Léna Lazare, alors que ce mouvement est toujours sous le coup d’un décret d’interdiction pris par le gouvernement le 21 juin mais suspendu par une décision du Conseil d’État le 11 août. « Dans les manifestations des Soulèvements de la terre, on a toujours voulu la cohabitation d’une manifestation de masse, festive, avec la possibilité d’actions de désobéissance civile déterminées », explique la jeune femme.

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