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Pour leurs 61 ans, les Rolling Stones sortent les diamants, pas tous du même carat

Ron Wood, Mick Jagger et Keith Richards, à New York, en 2023.

Le 6 septembre, lors d’une émission d’une trentaine de minutes animée par le présentateur américain Jimmy Fallon (« The Tonight Show », sur NBC) et diffusée sur YouTube, en direct du théâtre de pierres rouges Hackney Empire, à Londres, le chanteur Mick Jagger et les guitaristes Keith Richards et Ron Wood avaient annoncé que le nouvel album des Rolling Stones serait commercialisé vendredi 20 octobre. Satisfaction des fans du groupe formé en juin 1962, soupirs pour qui le groupe, tout actif qu’il soit resté, ne suscite plus d’excitation depuis la fin des années 1970.

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Dans les bacs des disquaires, en CD ou en 33-tours vinyle, et sur les plates-formes de diffusion dématérialisée, voici donc Hackney Diamonds, vingt-quatrième enregistrement en studio de la discographie britannique des Rolling Stones. Sans aller à qualifier Hackney Diamonds d’un très exagéré « meilleur album rock’n’roll des quatre dernières décennies au moins », citation tirée du Daily Telegraph, parmi d’autres emballements de la presse britannique repris dans les messages promotionnels, il se révèle globalement satisfaisant. Sa pochette, en revanche, est sans doute la plus laide de l’histoire du groupe.

Il y a là ce qui peut être attendu d’un disque du groupe. Du rock, beaucoup, des imprégnations blues ou country, la complémentarité rythmique-soliste de Keith Richards et Ron Wood, ce dernier faisant entendre quelques parties bien tournées de jeu en slide – effet de glissement sur les cordes au moyen d’un tube en métal ou en verre inséré autour d’un doigt –, Mike Jagger, qui, dans la plupart des cas, ne force pas trop sur la nasalité, le falsetto et l’étirement. Ajoutons le rituel d’un titre chanté par Keith Richards, la courte ballade Tell Me Straight.

En décembre 2016 avait été publié Blue & Lonesome, des reprises de titres de blues, mais il fallait remonter à septembre 2005 pour un album de chansons originales co-signées Jagger-Richards, A Bigger Bang. Dans Hackney Diamonds, il y en a huit du duo, une reprise du bluesman Muddy Waters (1913-1983) et trois en collaboration d’écriture avec Andrew Watt (qui a travaillé pour Iggy Pop, Justin Bieber et Elton John). Bambin de 33 ans à qui Jagger (80 ans) et Richards (79 ans) ont aussi confié la production du disque et plusieurs parties de basse, en sus de celles jouées par Richards et Wood.

Entrelacs de guitares

Au rayon rock, dans une manière stonienne classique, l’on distinguera Get Close, évoluant d’un tempo moyen vers une courte partie de saxophone avec percussions (James King), clin d’œil au Can’t You Hear Me Knocking de l’album Sticky Fingers (1971), Bite My Head Off, bien qu’un peu lourd, Whole Wide World, Live by The Sword, très bien. Driving Me Too Hard, avec introduction calquée sur Tumbling Dice, de l’album Exile on Main St. (1972), perd de son élan sur les refrains. La ballade un rien country Depending on You est soutenue par des entrelacs de guitares, avec un ajout final d’une section de cordes peu nécessaire, quand le country-blues Dreamy Skies se révèle parfait avec guitare acoustique, effets slide et intervention de Mike Jagger à l’harmonica.

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