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Papillomavirus : selon Aurélien Rousseau, « il va falloir un peu de ténacité » pour installer l’habitude de la vaccination

Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, lors de la campagne de vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) au collège-lycée Jean-Renoir de Bondy (Seine-Saint-Denis), le 20 octobre 2023.

Le ministre est taquin. « Attention, ça va faire mal », lance Aurélien Rousseau à une poignée d’élèves de 5e, peu avant qu’ils se fassent vacciner contre les papillomavirus, vendredi 20 octobre au collège-lycée Jean-Renoir de Bondy (Seine-Saint-Denis). Parmi eux, Kahina s’amuse à faire pivoter le fauteuil à roulettes où elle est assise – à moins que ce ne soit le stress ? « J’ai contrôle d’anglais, après », confie-t-elle sans avoir l’air de trop s’en faire. La vaccinatrice lui demande de relever sa manche gauche. « Maintenant ? », s’étonne la patiente. Dans la salle d’à côté, un remontant l’attend : c’est une compote.

La campagne de vaccination des élèves de 5e contre les papillomavirus (ou HPV), annoncée par Emmanuel Macron en février, a commencé le 2 octobre. Les papillomavirus, qui se transmettent par voie sexuelle, causent plus de 6 000 nouveaux cancers par an en France, dont près de 3 000 cancers du col de l’utérus à l’origine de plus de 1 000 morts, 1 500 cancers de la sphère ORL et 1 500 de l’anus. Selon plusieurs études, le vaccin est plus efficace s’il est administré tôt dans la vie.

En matière de couverture vaccinale en France, « on part de loin », a reconnu à Bondy le ministre de la santé. Selon les données de Santé publique France arrêtées au 31 décembre 2022, 47,8 % des filles nées en 2007 – et donc âgées d’une quinzaine d’années – avaient reçu une dose sur les deux prévues. Parmi les garçons, ce taux n’était que de 12,8 %. Or, le plan décennal de la France contre les cancers a fixé l’objectif, pour 2030, d’une couverture vaccinale de 80 % de la population contre les HPV.

Hétérogénéité selon les régions

Aurélien Rousseau ne s’engage pas sur un objectif chiffré pour cette première campagne au collège, qui se terminera au printemps avec l’injection de la seconde dose. En septembre, une fiche pratique du ministère de la santé évoquait l’ambition de vacciner 30 % des élèves éligibles. « On verra les chiffres à la fin, déclare le ministre. Etant ce qu’ils sont en France, on ne peut que progresser. » A ses yeux, la priorité est d’« ancrer l’habitude » de cette vaccination, un « énorme défi » pour les 5 400 collèges publics et les 1 700 établissements privés auxquels elle a été proposée.

M. Rousseau s’attend à de grandes différences entre les régions. En Bretagne, avance-t-il, « ça fonctionne très, très fort ». Il estime qu’« il va falloir un peu de ténacité » pour faire entrer la campagne contre les HPV dans les mœurs. Le ministre n’entend pas « culpabiliser les gens, car c’est à nous de convaincre ».

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