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Nicolas Sarkozy beaucoup moins à la page en librairie

Dans une librairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le 7 octobre 2023.

Nicolas Sarkozy est un éternel compétiteur. Les électeurs l’ayant invité à quitter le terrain politique, c’est sur le plan éditorial que l’ancien chef de l’Etat mesure désormais ses performances. Les classements de vente de livres n’ont plus de secret pour cet auteur de best-sellers qui aime voir son nom y devancer ceux de François Hollande ou d’Alain Juppé.

Le sexagénaire, un temps pressenti pour la présidence d’Hachette, propriété de son (proche) ami Arnaud Lagardère – et bientôt de son (très proche) ami Vincent Bolloré –, se pique même d’être devenu un expert du monde de l’édition. Il est après tout administrateur du groupe Lagardère, société mère du groupe Hachette, dont dépend la maison d’édition Fayard… C’est dire si le sort du Temps des ­combats (Fayard, 592 pages, 28 euros), sa nouvelle livraison de Mémoires, publiée le 19 août, lui importe.

Deux mois après la sortie du livre, le Tout-Paris des éditeurs rit sous cape face à ce qui est qualifié, au minimum, de « contre-performance ». Les plus sévères évoquent même – avec plus ou moins de bonne foi – un « accident industriel » ou un « bouillon effroyable ». En temps normal, un auteur se réjouirait des 60 000 exemplaires vendus depuis la fin août, selon les données de l’institut indépendant GfK. Une très belle performance, a fortiori pour un ouvrage politique.

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Seulement, dans ce domaine, Nicolas Sarkozy souffre de la comparaison avec lui-même. Le précédent opus de ses Mémoires, Le Temps des tempêtes (Les Editions de l’Observatoire, 2020), s’était en effet écoulé, sur une période similaire, à… 165 000 exemplaires. Il avait atteint au total le chiffre de 185 000 ventes. Un an plus tôt, Passions (Les Editions de l’Observatoire), autre livre où il mêlait souvenirs intimes et politiques, avait, lui, enregistré un record de 210 000 exemplaires vendus.

Un gouffre financier potentiel

Ces sommets, l’ancien chef de l’Etat ne semble pas près de les revisiter tout de suite. La courbe des ventes du Temps des combats décroît sérieusement, à 2 000 exemplaires par semaine, selon GFK. A ce rythme, Nicolas Sarkozy peut espérer, au mieux, cumuler 80 000 ventes à Noël, avant de disparaître peu à peu des étals des libraires. Loin, bien loin des ambitions affichées par Fayard, qui communiquait à la sortie du livre sur un tirage à 200 000 exemplaires.

Le retour des invendus coûtera cher à l’éditeur. Surtout, la rémunération de l’auteur représente un gouffre potentiel pour la maison. Car Nicolas Sarkozy monnaye ses talents à des tarifs rares sur ce marché. Muriel Beyer, la directrice des Editions de l’Observatoire, lui avait ainsi accordé 30 % de droits sur chaque exemplaire vendu pour Le Temps des tempêtes, en 2020. Un montant exceptionnel, quand ces taux se négocient d’ordinaire entre 8 % et 14 %.

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