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L’agglomération de La Rochelle ferme ses captages d’eau potable après la découverte d’un résidu de pesticide

En septembre 2021, lors d’une visite de la station de captage d’eau potable de Casse-Mortier, à Clavette (Charente-Maritime), fermée depuis.

Les quelque 179 000 habitants de l’agglomération rochelaise ne verront pas la différence en ouvrant leur robinet. Mais l’eau qui en sortira, d’ici la fin du mois d’octobre, ne sera pas la même que d’ordinaire. La communauté d’agglomération (CDA) de La Rochelle, qui produit et distribue l’eau potable sur les vingt-huit communes de son territoire, a annoncé, mercredi 18 octobre, sa décision de « déconnecter » les quinze forages souterrains situés dans la plaine d’Aunis (nord de la Charente-Maritime), après la découverte d’un produit de dégradation d’un fongicide interdit depuis 2020 : le chlorothalonil.

La présence de ce métabolite, appelé chlorothalonil R471811, a été révélée à l’issue d’une série d’analyses effectuées à la demande de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Dans un rapport publié en avril 2023, concluant une campagne nationale de mesures lancée en 2019 pour détecter la présence de près de deux cents molécules émergentes non identifiées (pesticides, médicaments, produits de soins corporels, etc.), l’agence indique que le chlorothalonil R471811 est « retrouvé très fréquemment » dans les forages d’eau de France.

A La Rochelle, les analyses de l’eau potable en juillet et en août ont montré la présence du métabolite dans l’eau brute provenant des captages, peu profonde et donc plus exposée à la pollution en surface, mais aussi dans celle qui est fournie par l’usine de Coulonge, sur le fleuve Charente, principale source d’approvisionnement (60 %) de l’agglomération.

« L’eau du robinet reste potable », assure Jean-François Fountaine, maire divers gauche et président de la CDA de La Rochelle, qui s’astreint à « une règle absolue » de transparence sur le sujet. L’élu s’appuie sur les seuils de concentration relevés. Dans l’eau brute (avant traitement), les concentrations varient entre 0,11 et 0,35 microgramme par litre dans l’eau de la Charente, et entre 1,4 et 2,9 microgrammes par litre dans les captages de l’Aunis. L’agence régionale de santé (ARS) fixe l’interdiction de distribuer l’eau potable à partir de 3 microgrammes par litre au robinet.

Eau « fortement dégradée »

« Ce seuil n’a jamais été dépassé, indique Guillaume Krabal, vice-président de la CDA délégué à l’eau. Il n’y a pas aujourd’hui de risque avéré selon les termes de l’Anses et de l’ARS. » L’eau est cependant jugée « fortement dégradée » dans les captages, ce qui a conduit à leur fermeture temporaire, du fait qu’il n’existe actuellement aucun traitement pour supprimer le chlorothalonil R471811. L’eau de la Charente sera la seule distribuée aux Rochelais pendant quelques mois.

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