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La gratuité des bus et trams à Montpellier à partir de décembre, un choix qui divise le monde du transport public

La ligne 1 du tramway de Montpellier, en février 2018.

Président de la métropole et maire de Montpellier, Michaël Delafosse attend avec impatience le 21 décembre. « A 19 heures, ma promesse de campagne de 2020 sera effective : les transports seront gratuits dans la métropole de Montpellier, se félicite l’élu socialiste. Cela permet de concilier climat et pouvoir d’achat. Vous verrez, cette idée va continuer à se développer. » Vice-présidente chargée des mobilités à la métropole, Julie Frêche est encore plus lyrique : « Le XIXe siècle a été celui du combat pour l’instruction laïque, publique et gratuite. Le XXe, celui du combat pour la Sécurité sociale pour tous. Le XXIe doit être celui du droit à la mobilité, avec la gratuité des transports. »

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Celle-ci doit faciliter l’accès à l’éducation, aux services publics, à la santé, à la culture, au travail… Dans les trams et bus de Montpellier, il faudra toujours un passe, obtenu avec un justificatif de domicile, mais plus besoin de payer, ni même de valider. « A la place, nous installons des compteurs mis au point par une start-up de Lille, Webreathe. Les transports seront dans la continuité de l’espace public », se réjouit Mme Frêche, venue aux Rencontres nationales du transport public à Clermont-Ferrand pour prendre contact avec les constructeurs de bus.

Montpellier et la trentaine de communes qui l’entourent ont avancé par étapes vers la gratuité : d’abord le week-end, puis, en septembre 2021, toute la semaine pour les moins de 18 ans et les plus de 65 ans. La dernière marche s’annonce très coûteuse : la métropole renonce à 30 millions à 35 millions d’euros de recettes sur 39 millions (en 2019), même si les usagers de passage devraient permettre de récolter entre 6 millions et 10 millions d’euros.

Fréquentation en hausse

Le manque à gagner sera financé par les recettes dynamiques du versement mobilité : cette taxe de 2 % sur la masse salariale des entreprises (au taux maximum), qui rapportait 91 millions d’euros en 2020, devrait atteindre 121 millions en 2024. Les premiers effets positifs de cette marche vers la gratuité se font déjà sentir. « Nous avons multiplié par deux le nombre de jeunes qui prennent les transports et multiplié par un et demi les trajets des personnes de plus de 65 ans, et ce, alors que nous avons déjà une part modale transports en commun élevée : 16 % », détaille Julie Frêche.

Depuis le passage de Dunkerque (Nord) à la gratuité, en 2018, des villes et réseaux de transport de plus en plus vastes s’intéressent au modèle – 45 au total, avec Montpellier. La capitale languedocienne fait changer la gratuité d’échelle. Cette fois, c’est une métropole importante, la septième de France avec ses 500 000 habitants, qui franchit le pas. Jusqu’ici, le réseau le plus vaste était celui qui est établi autour de Douai (Nord), avec un peu plus de 200 000 habitants.

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