Close

Elisabeth Borne déclenche le 49.3 sur le budget et coupe court aux débats à l’Assemblée nationale

La première ministre, Elisabeth Borne, lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 17 octobre 2023.

Et de treize. Alors que les discussions sur le projet de loi de finances (PLF) 2024 ont débuté à l’Assemblée nationale, mardi 17 octobre en fin d’après-midi, la première ministre, Elisabeth Borne, a choisi de recourir, pour la treizième fois, à l’article 49.3 de la Constitution, mercredi. Soit moins de vingt-quatre heures après l’ouverture des débats, et avant même l’examen de l’article liminaire du projet de loi.

Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés Budget 2024 : le gouvernement défié par la majorité présidentielle

Sur les 5 200 amendements déposés par les députés, aucun n’a pu être abordé dans l’Hémicycle. « Aujourd’hui, le constat est clair : aucun groupe d’opposition n’est prêt à voter ce PLF, or notre pays a besoin de ce budget », a justifié Mme Borne, en levant la voix pour couvrir les interpellations des oppositions. « Vous avez tellement peur de perdre ! », a accusé la présidente du groupe « insoumis », Mathilde Panot.

« Arrête ton blabla ! », a lancé le député Rassemblement national (RN) de la Somme Jean-Philippe Tanguy à la première ministre, avant d’être rappelé à l’ordre par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Les ministres Bruno Le Maire (économie et finances) et Thomas Cazenave (comptes publics) ont, eux aussi, été tancés par la présidente de l’Assemblée pour avoir voulu quitter l’Hémicycle avant même que la séance soit levée.

Le recours à cet article de la Constitution n’est pas une surprise, compte tenu de la configuration politique qui prive le gouvernement d’une majorité absolue depuis juin 2022. Mais c’est la première fois que Mme Borne l’utilise aussi rapidement sur un texte structurant comme le budget. En 2022, elle l’avait activé après une semaine de tractations. De quoi susciter l’ire des oppositions, lesquelles ont dénoncé « un déni de démocratie ».

« Les Français ont la tête ailleurs »

« La méthode du 49.3 est une méthode de fermeture du débat, une méthode de passage en force », a fustigé Eric Coquerel, le président « insoumis » de la commission des finances. « Tout le monde savait que le 49.3 serait arrivé, mais le faire aussi brutalement et, pour la première fois, sans même commencer le débat en séance, c’est une innovation dont on se serait bien passé », a renchéri la députée socialiste du Puy-de-Dôme, Christine Pirès-Beaune, déplorant que l’exécutif « prive les Français d’un débat digne de ce nom ».

Les députés de La France insoumise ont annoncé le dépôt d’une motion de censure pour renverser le gouvernement Borne, espérant que leurs alliés écologistes et communistes joignent leurs signatures à leur texte. Les élus socialistes, eux, s’y refusent, après avoir acté leur suspension à la participation de l’intergroupe qui réunit les quatre partis de gauche de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Quant au groupe RN, il a déposé sa motion de censure dès mercredi soir, appelant Les Républicains (LR) à la voter.

Il vous reste 58.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top