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Les Européens s’entendent sur une réforme du marché de l’électricité

A Duisbourg, en Allemagne, le 26 juillet 2023.

On ne sait pas ce que le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président français, Emmanuel Macron, se sont dit lors de leur rencontre à Hambourg, les 9 et 10 octobre. Mais leurs échanges semblent avoir permis de débloquer un dossier qui, depuis des mois, voyait s’affronter Berlin et Paris sans perspective de compromis : il y a encore dix jours, la réforme du marché de l’électricité européen semblait, en effet, bien mal engagée, tant Paris et Berlin divergeaient. « L’Allemagne a vu qu’elle était en minorité », confie un diplomate européen.

Toujours est-il que, mardi 17 octobre, les ministres de l’énergie européens, réunis à Luxembourg, sont parvenus à un accord sur ce texte, qui a pour objectif de limiter la volatilité des prix et d’encourager les investissements dans une énergie décarbonée.

« C’est une victoire française », insiste l’Elysée. Il est vrai que la France – mais aussi l’Espagne – réclamait depuis deux ans une réforme, afin de faire profiter ménages et entreprises des coûts de production relativement bas que peuvent offrir le nucléaire ou les renouvelables.

D’autres pays, emmenés par l’Allemagne, nettement plus dépendants du gaz, ne souhaitaient pas toucher à des mécanismes bien établis qui assuraient la sécurité de l’approvisionnement. Mais la guerre en Ukraine et le retour de l’inflation sur le Vieux Continent ont fait bouger le curseur. La nécessité de répondre à l’Inflation Reduction Act américain, qui prévoit 369 milliards de dollars (350 milliards d’euros) de subventions pour l’industrie verte et creuse l’écart de compétitivité entre les entreprises américaines et européennes, a également donné des arguments aux tenants d’une réforme.

Le 14 mars, la Commission européenne a donc fini par faire une proposition, qui a servi de base au texte que viennent d’adopter les Vingt-Sept quasiment à l’unanimité – seule la Hongrie s’est abstenue.

Longs mois de bataille

Celui-ci ne touche pas au fonctionnement du marché, fortement interconnecté, qui permet de répondre aux pics de demande à l’échelle du continent sans rupture d’approvisionnement. C’est toujours la dernière centrale appelée pour répondre à la consommation, le plus souvent une centrale à gaz, qui détermine le prix de l’électricité. Mais les Vingt-Sept encouragent désormais l’utilisation des contrats à long terme entre, d’une part, les producteurs d’énergies décarbonées et, d’autre part, les industriels ou l’Etat. A la clé, des prix fixés à l’avance, qui permettent aux consommateurs de lisser leurs dépenses et offrent aux fournisseurs des revenus prévisibles.

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