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Brexit : la crainte d’un retour des droits de douane pour les voitures électriques dès 2024

Le premier ministre britannique, Rishi Sunak (au centre), lors de la visite d’une usine du constructeur automobile Land Rover, à Warwick (Royaume-Uni), le 19 juillet 2023.

Mike Hawes commence à avoir l’habitude des négociations du Brexit qui se concluent à la dernière minute, mais il s’en passerait bien. Le directeur de la Society of Motors Manufacturers and Traders (SMMT), le lobby automobile britannique, se rappelle avec un immense soulagement de la signature de l’accord du Brexit, conclu le 24 décembre 2020 entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). A une semaine près, son secteur évitait l’imposition de droits de douane de 10 %, qui l’auraient mis à terre.

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Mais comme rien n’est simple dans le Brexit, la menace est de retour trois ans plus tard. Sauf accord de dernière minute, des droits de douane de 10 % vont être imposés à partir du 1er janvier 2024, uniquement pour les véhicules électriques. « Ce serait pervers, alors que ce sont justement les véhicules qu’on essaie d’encourager les gens à acheter », souligne M. Hawes, avant une conférence automobile organisée à Londres mercredi 18 octobre. En moyenne, cette taxe augmenterait le prix des véhicules de 4 000 euros environ.

De tels droits de douane toucheraient de plein fouet les constructeurs automobiles installés au Royaume-Uni (la moitié de leur production, soit 750 000 véhicules par an, est exportée vers l’UE), mais encore plus les constructeurs européens, qui exportent 1,3 million de véhicules par an au Royaume-Uni. Pourtant, l’UE reste divisée sur le sujet, les Français étant considérés comme les plus fermement hostiles à un accord. « Thierry Breton [le commissaire européen au marché intérieur] semble le plus opposé, tandis que les directions de la Commission européenne au commerce et à l’environnement y sont plus favorables », poursuit M. Hawes.

Demande de report de trois ans

Le problème vient de ce que les experts appellent les « règles d’origine » inscrites dans l’accord du Brexit de décembre 2020. Pour bénéficier de l’exemption des droits de douane, il faut prouver que les véhicules sont effectivement fabriqués soit au Royaume-Uni, soit dans l’UE. Pour les véhicules électriques, cela nécessitait dans un premier temps d’avoir au moins 30 % des batteries produites localement. Ce niveau passera à 50 % en janvier 2024, puis à 65 % en 2027. Or ni l’UE ni le Royaume-Uni ne sont prêts. Pour l’instant, la grande majorité des batteries (ou de leurs composants) vient de Chine. Plusieurs usines de batteries sont en cours de construction, mais elles ne seront pas prêtes pour le 1er janvier 2024. Pour l’instant, pratiquement aucune voiture électrique ne respecte les nouvelles règles d’origine.

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