Après une semaine de tergiversations, Olivier Faure a fini par trancher. Mardi 17 octobre, à 7 h 50 sur France Inter, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a annoncé « un moratoire » sur la participation de son parti à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à l’Assemblée nationale. « Nous ne participerons plus à l’intergroupe de la Nupes », a détaillé le chef de file des socialistes, en référence à la réunion à laquelle participent, chaque semaine, les députés des quatre formations à gauche. Une décision qui fait suite au refus de Jean-Luc Mélenchon et de son cercle rapproché de qualifier le Hamas de « terroriste », après l’attaque meurtrière contre Israël, le 7 octobre.
Dans cette déclaration, chaque mot a été pesé : le premier secrétaire a sciemment évité de parler de « suspension » ou de « sortie » de la Nupes, soucieux de circonscrire la fin des travaux communs aux murs du Palais-Bourbon. « On ne perd pas de vue l’unité : c’est le message qu’on veut faire passer », justifie l’ancien député PS d’Indre-et-Loire Laurent Baumel, qui ne veut pas briser « l’idée de la Nupes qui existe dans le pays ». « Le sujet, c’est comment on fait plus d’union, et mieux l’union », tente de convaincre le secrétaire général du PS, et bras droit d’Olivier Faure, Pierre Jouvet.
Fidèle à la ligne qu’il tient depuis une semaine, M. Faure a ciblé ses flèches sur le leader de La France insoumise (LFI), M. Mélenchon, en montrant du doigt sa « stratégie de tout conflictualiser », « d’antagoniser en permanence ».
Dans la soirée de mardi, au siège du PS à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où se tenait le conseil national du PS, qui a duré près de six heures, le député de Seine-et-Marne a rappelé d’autres épisodes, le dernier en date étant les émeutes urbaines que le leader « insoumis » avait refusé de condamner. Celui qui fut « un facteur d’union » est donc devenu, selon M. Faure, « un obstacle à gauche ». « On n’a pas signé pour la bordélisation permanente », a-t-il ajouté devant les quelque 300 membres du conseil national. Avant de faire voter le « moratoire » à la majorité.
Une « rupture » de la Nupes, pour Jean-Luc Mélenchon
Pour Jean-Luc Mélenchon, pas question de laisser planer le doute. « Olivier Faure rompt la Nupes », a-t-il acté dès mardi matin sur le réseau social X (ex-Twitter), après l’intervention du premier secrétaire du PS sur France Inter. Une manière d’accuser ce dernier d’être responsable de la fin de l’alliance à gauche. Le chef de file de LFI y voit un « fait personnel à mon sujet à propos d’Israël [et de la] Palestine ». Son premier lieutenant, Manuel Bompard, a ensuite reproché à M. Faure d’utiliser « le prétexte fallacieux des campagnes de diffamation de la Macronie et de l’extrême droite » pour divorcer.
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