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Avec le « moratoire » sur la participation du PS à la Nupes, une page se tourne pour l’alliance de la gauche

La secrétaire nationale du groupe Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, après une réunion au palais de l’Elysée, le 12 octobre 2023.

Après une semaine de tergiversations, Olivier Faure a fini par trancher. Mardi 17 octobre, à 7 h 50 sur France Inter, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a annoncé « un moratoire » sur la participation de son parti à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à l’Assemblée nationale. « Nous ne participerons plus à l’intergroupe de la Nupes », a détaillé le chef de file des socialistes, en référence à la réunion à laquelle participent, chaque semaine, les députés des quatre formations à gauche. Une décision qui fait suite au refus de Jean-Luc Mélenchon et de son cercle rapproché de qualifier le Hamas de « terroriste », après l’attaque meurtrière contre Israël, le 7 octobre.

Dans cette déclaration, chaque mot a été pesé : le premier secrétaire a sciemment évité de parler de « suspension » ou de « sortie » de la Nupes, soucieux de circonscrire la fin des travaux communs aux murs du Palais-Bourbon. « On ne perd pas de vue l’unité : c’est le message qu’on veut faire passer », justifie l’ancien député PS d’Indre-et-Loire Laurent Baumel, qui ne veut pas briser « l’idée de la Nupes qui existe dans le pays ». « Le sujet, c’est comment on fait plus d’union, et mieux l’union », tente de convaincre le secrétaire général du PS, et bras droit d’Olivier Faure, Pierre Jouvet.

Fidèle à la ligne qu’il tient depuis une semaine, M. Faure a ciblé ses flèches sur le leader de La France insoumise (LFI), M. Mélenchon, en montrant du doigt sa « stratégie de tout conflictualiser », « d’antagoniser en permanence ».

Dans la soirée de mardi, au siège du PS à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où se tenait le conseil national du PS, qui a duré près de six heures, le député de Seine-et-Marne a rappelé d’autres épisodes, le dernier en date étant les émeutes urbaines que le leader « insoumis » avait refusé de condamner. Celui qui fut « un facteur d’union » est donc devenu, selon M. Faure, « un obstacle à gauche ». « On n’a pas signé pour la bordélisation permanente », a-t-il ajouté devant les quelque 300 membres du conseil national. Avant de faire voter le « moratoire » à la majorité.

Une « rupture » de la Nupes, pour Jean-Luc Mélenchon

Pour Jean-Luc Mélenchon, pas question de laisser planer le doute. « Olivier Faure rompt la Nupes », a-t-il acté dès mardi matin sur le réseau social X (ex-Twitter), après l’intervention du premier secrétaire du PS sur France Inter. Une manière d’accuser ce dernier d’être responsable de la fin de l’alliance à gauche. Le chef de file de LFI y voit un « fait personnel à mon sujet à propos d’Israël [et de la] Palestine ». Son premier lieutenant, Manuel Bompard, a ensuite reproché à M. Faure d’utiliser « le prétexte fallacieux des campagnes de diffamation de la Macronie et de l’extrême droite » pour divorcer.

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