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Climat : la mairie de Paris s’exerce à un pic de chaleur à 50 °C

Les tables sont installées à côté d’un vieux train. Quelques néons éclairent le tunnel de la petite ceinture, la voie ferrée désaffectée qui entoure Paris. Les élèves de deux classes de CM1-CM2 de l’école Providence B du 13e arrondissement y potassent des polycopiés. « Même là, on doit travailler », glisse l’un d’entre eux. Soudain, certains se lèvent, la main devant la bouche, comme pris de vomissements. Un autre fait signe qu’il a mal à la tête. Les professeurs, la directrice de l’établissement et le personnel de la Croix-Rouge font sortir tous les élèves à l’air libre. Suspicion d’une intoxication au monoxyde de carbone à cause d’un mauvais fonctionnement du groupe électrogène, il faut attendre les pompiers. « Ils ont quelques minutes de retard à cause de la manifestation, la place d’Italie est juste à côté », informe Pénélope Komitès, adjointe à la Mairie de Paris, chargée notamment de la résilience. A quelques centaines de mètres, les syndicats organisent effectivement un défilé contre l’austérité.

Les élèves de deux classes de CM1-CM2 de l’école Providence B du 13ᵉ arrondissement participent à un exercice de simulation de canicule à Paris, le 13 octobre 2023.

En réalité, aucun élève n’est malade. Ils jouent un rôle pour un exercice organisé vendredi 13 octobre par la Mairie de Paris. L’objectif est de préparer les habitants et les services d’urgence à un pic de chaleur à plus de 50 °C. Un faux extrait de journal télévisé a été créé pour mettre tout le monde dans l’ambiance d’une ville plombée par une intense canicule depuis dix jours. Sur un fil Twitter virtuel, des profils de parents d’élèves s’inquiètent de l’évacuation des écoles vers des « lieux refuges » naturellement rafraîchis. Et des événements inattendus, comme cette défaillance d’un groupe électrogène, sont prévus au scénario.

Dans une salle à l’écart, une fausse cellule de crise appelle le vrai secrétariat général de la zone de défense et de sécurité pour demander le transport de personnels prioritaires, le RER B étant censé être tombé en panne à cause de la chaleur. L’association Radioamateur France a installé une antenne pour assurer les communications, imaginant une défaillance des infrastructures classiques. Sécurité civile, Enedis, RATP, SAMU social, Ehpad, associations, des habitants volontaires… En tout, 142 personnes sont mobilisées. « La clé de la gestion de crise, c’est la coordination, tout est scénarisé, mais les participants ne sont pas au courant du déroulé des événements », explique Ziad Touat de Crisotech, le prestataire qui a aidé la Mairie de Paris à organiser cette journée dans deux arrondissements (19e et 13e).

Lors de l’exercice, 142 personnes ont été mobilisées dans deux arrondissements parisiens.

Recensement des lieux climatisés ou tempérés

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