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Emmanuelle Mignon, le retour du « moine-soldat » de Nicolas Sarkozy

Emmanuelle Mignon à la Demeure Monceau, dans le 17e arrondissement de Paris, le 11 octobre 2023.

On la trouvait toujours au fond, dans la pénombre, ses dossiers sous le bras et le même uniforme, jean et chemise blanche, assistant aux meetings de Nicolas Sarkozy, qu’elle a conseillé de 2002 à 2012. Ce mardi 10 octobre, au Parc des expositions, à Paris, où le parti Les Républicains (LR) organise une « nuit de l’écologie », Emmanuelle Mignon porte toujours son invariable chemise blanche. Mais elle est assise cette fois au premier rang, à la droite du président de LR, Eric Ciotti, qui vient de la nommer vice-présidente du parti, chargée des idées et du projet. « Merci, Eric, de nous avoir permis de renouer avec un parfum de victoire en allant chercher Emmanuelle », lance l’animateur de la soirée, l’eurodéputé Geoffroy Didier, sept étages au-dessus du hall lugubre où Valérie Pécresse avait tenu le dernier meeting de sa campagne présidentielle, en 2022.

Considérée comme le « cerveau » de la victoire de la droite à l’élection présidentielle de 2007, Emmanuelle Mignon reçoit un déluge de messages depuis l’annonce de son retour, onze ans après avoir quitté la politique. « C’est un plaisir de te voir revenir à la maison ! », lui a glissé la députée européenne (LR) Nadine Morano. « Tu as bien du courage… », a salué l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy, Camille Pascal. « C’est le Christ ! », s’enflamme un autre ex-conseiller de l’Elysée, Julien Vaulpré, aujourd’hui directeur général du cabinet de conseil Taddeo, qui voit une dimension « messianique » dans cette soudaine réapparition.

Au sein de l’appareil d’Etat, où elle est unanimement respectée, et dans les couloirs de LR, beaucoup s’interrogent sur les motivations de l’ex-conseillère d’Etat de 55 ans, devenue avocate. Pourquoi donc, après avoir connu les heures glorieuses de la droite et le cœur du pouvoir, rejoindre un parti riquiqui luttant pour sa survie, coincé entre l’extrême droite et la Macronie ?

« Mais que diable va-t-elle faire dans cette galère ? », rigole la maire (LR) de Taverny (Val-d’Oise), Florence Portelli, citant la pièce de Molière Les Fourberies de Scapin. La présidente du conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui l’a connue sur les bancs de la très chic école Sainte-Marie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), s’en amuse : « Ce que personne ne comprend, c’est qu’Emmanuelle est complètement désintéressée… Ça les dépasse tous ! »

« Grande brûlée » de la politique

Cela faisait six mois qu’Eric Ciotti faisait son siège. L’intéressée a réfléchi durant l’été, dans son chalet de Chamonix (Haute-Savoie). « J’ai toujours su que je reviendrai d’une manière ou d’une autre, confie-t-elle au Monde. À partir du moment où vous croyez que la vie politique doit se restructurer autour des partis de gouvernement, à droite comme à gauche, il faut se retrousser les manches ! »

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