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Coupe du monde de rugby : en 1995, le voyage initiatique de Fabien Galthié en Afrique du Sud

Fabien Galthié (au sol) lors d’un match de Coupe du monde entre la France et l’Afrique du Sud, à Durban, le 17 juin 1995.

Ce n’était ni un exil ni une traversée du désert, mais plutôt un camp de vacances. A la fin de la saison de rugby 1995, alors qu’il n’est pas sélectionné pour participer à la Coupe du monde, Fabien Galthié part quand même en Afrique du Sud, où se tient la compétition. Direction la ville du Cap, dans une province où le rugby fait figure de religion. Le rugbyman rejoint son copain Beñat Daguerre, venu rendre visite à son frère, déjà sur place. Les amis vont profiter à fond de ce choix d’expatriation hors du commun.

Rares sont les « Frenchies » qui tentent l’aventure sud-africaine. « J’ai ouvert le compteur », se souvient l’ancien international Laurent Cabannes, qui a posé ses valises au club de False Bay en 1987. « Pas grand monde n’allait en Afrique du Sud, c’était encore le régime de l’apartheid, le pays était un peu fermé sportivement et économiquement », rappelle l’ancien joueur du Racing, qui a croisé Fabien Galthié au Cap. Peu importe le contexte, Laurent Cabannes voit dans cette expérience « un visa pour se balader ». En 1995, c’est donc au tour de l’actuel sélectionneur du XV de France, alors âgé de 26 ans, de goûter aux charmes de l’Afrique du Sud. L’élection de Nelson Mandela, un an plus tôt, signe la fin de l’apartheid et l’ouverture du pays.

Première escale : Hamilton, le plus vieux club de rugby d’Afrique du Sud, situé dans le beau quartier de Sea Point, au Cap. Son arrivée ne passe pas inaperçue. Le demi de mêlée débarque avec son statut d’international ayant déjà joué une Coupe du monde en 1991 et le Tournoi des cinq nations en 1992. D’autres cadors sont présents, comme l’ancien international anglais Richard Pool-Jones – « un phénomène », selon Beñat Daguerre. C’est lui qui prévient la direction de False Bay de la présence de Fabien Galthié pour qu’elle attrape ce coq en liberté.

« On n’avait jamais vu un demi de mêlée comme ça »

Le Français n’a pas le temps de faire un match sous les couleurs d’Hamilton qu’il reçoit déjà un coup de téléphone pour se faire débaucher. « Je l’ai appelé immédiatement, je lui ai dit : “Ecoute, je parle français, je te connais très bien, viens à False Bay, tu vas passer un bon moment.” » Le chasseur de têtes s’appelle Nick Mallett, coach de False Bay et futur sélectionneur des Springboks (1997-2000). Une rencontre est organisée chez lui en présence de Rob van der Valk, le président du club.

« Fabien nous a dit : “Voilà, j’ai besoin d’un endroit où dormir avec Beñat, de l’argent de poche et des cours d’anglais.” Le soir même, je les ai ramenés chez moi et ils sont restés pendant trois mois », se souvient Rob van der Valk. « Trois semaines, corrige Beñat Daguerre. Il n’en pouvait plus, on lui bouffait tout ! » L’ancien joueur du Biarritz olympique dit avoir pris une dizaine de kilos à l’époque.

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