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Un enseignant tué dans une attaque au couteau à Arras, le Parquet antiterroriste saisi

Un enseignant a été tué et deux personnes blessées vendredi matin lors d’une attaque au couteau dans un lycée d’Arras. L’auteur de l’attaque, d’origine tchétchène et fiché pour radicalisation (fiché S) selon une source policière, a été interpellé. Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête.

Un homme a poignardé à mort un enseignant et fait deux blessés graves dans un lycée d’Arras (Pas-de-Calais), vendredi 13 octobre, criant « Allah Akbar » lors de l’attaque, dans un contexte de crainte d’importation du conflit Israël-Hamas en France.

L’attaque intervient presque trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège des Yvelines, après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression.

Parmi les deux blessés figurent un agent du lycée en urgence absolue, après avoir été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant en urgence relative, a précisé une source policière. Selon une source proche du dossier, l’agent est « très gravement blessé, entre la vie et la mort ».

L’homme interpellé, Mohammed Mogouchkov, fiché S, âgé d’une vingtaine d’années, est d’origine tchétchène, tout comme l’était l’assaillant de Samuel Paty, ont indiqué plusieurs sources policières, l’une précisant qu’il est de nationalité russe, arrivé en France en 2008.

Ce dernier « faisait l’objet d’un suivi actif » de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et avait été contrôlé jeudi « sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée », a dit à l’AFP une source du renseignement.

« Il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques », « depuis cet été », a précisé cette source, ajoutant que « ses conversations téléphoniques n’avaient pas mis en évidence, ces derniers jours, d’éléments permettant d’annoncer un passage à l’acte ». Un de ses frères avait lui « été interpellé à l’été 2019 par la DGSI dans le cadre d’un projet d’attentat déjoué puis de faits d’apologie et est écroué », a encore dit cette source.

Son frère de 17 ans a été arrêté à proximité d’un autre établissement, selon elles.

Selon la première source policière, « plusieurs membres de la famille ont été interpellés pour les besoins de l’enquête ».

Le Parquet national antiterroriste a annoncé avoir ouvert une enquête.

Le Conseil français du culte musulman condamne l’attaque

Le chef de l’État, Emmanuel Macron, est arrivé vendredi peu avant 15 h au lycée Léon Gambetta d’Arras, où un enseignant a été tué et deux personnes gravement blessées dans une attaque au couteau, dans un contexte de crainte d’importation en France du conflit entre Israël et le Hamas, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.

Le président français est entré dans l’établissement, accompagné par les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et de l’Éducation Gabriel Attal. Il devait y saluer les équipes enseignantes et les secours avant de faire une déclaration publique.

Il a salué et échangé avec les équipes de secours, des policiers, et des membres de l’équipe enseignante de l’établissement.

En ressortant peu après 15 h 30, il a marqué une pause devant le corps de l’enseignant qui se trouvait encore devant le lycée, recouvert d’une couverture. Des équipes de police scientifique travaillaient autour.

Le chef de l’État s’est ensuite rendu dans un bâtiment voisin où se trouvaient des élèves du lycée.

De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a demandé aux recteurs d’académies de « prendre sans délai toutes les mesures » nécessaires pour « renforcer la sécurité de tous les établissements » scolaires en France, dans un message transmis par le ministère.


Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a « condamné » l’attaque, indiquant sur les réseaux sociaux « condamne(r) fermement l’attaque », en qualifiant cet acte de « terroriste », présenter « ses sincères condoléances à la famille de la victime », et souhaiter « un prompt rétablissement aux blessés ».


La fédération Musulmans de France (MF) a également condamné « avec fermeté l’acte barbare » d’Arras dans un message sur X.

« Nous tenons à exprimer notre profonde tristesse et notre solidarité envers les victimes de cette tragédie et la communauté éducative », ajoute dans son message cette organisation proche des Frères musulmans, qui portait jusqu’en 2017 le nom de Union des organisations islamiques de France avant d’être rebaptisée Musulmans de France. 

« On s’est barricadés, puis la police est arrivée et l’a immobilisé »

Un large périmètre de sécurité a été établi autour de l’établissement, où la police, les pompiers et le Samu étaient déployés, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des parents étaient présents devant le lycée, d’où les élèves sont visibles à travers les fenêtres.

Les lycéens et le personnel du lycée ont été confinés dans l’établissement, a précisé une source policière.

Un enseignant de philosophie ayant assisté à l’attaque, Martin Dousseau, a décrit un mouvement de panique au moment de l’intercours, quand les élèves du lycée se sont retrouvés face à un homme armé. « Il a agressé un personnel de la cantine, j’ai voulu descendre pour intervenir, il s’est tourné vers moi, m’a poursuivi et m’a demandé si j’étais professeur d’histoire-géographie », a-t-il ajouté. « On s’est barricadés, puis la police est arrivée et l’a immobilisé. »


Selon lui, la victime est un professeur de français du lycée. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient un jeune homme, pantalon noir et veste grise, se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l’établissement, visiblement arme à la main, avant de se diriger vers la porte de l’établissement.

« Effroi » de la classe politique, les députés suspendent leurs travaux

Le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, qui a confirmé ce décès à l’AFP, s’est rendu sur place. « L’événement est pris en compte et ne présente pas de danger. Restez calme et suivez les consignes pour faciliter le retour à une situation normale », a écrit la préfecture sur X.

« Tout mon soutien aux lycéens, aux enseignants et aux agents de la région Hauts-de-France après l’effroyable attaque au couteau au lycée Gambetta d’Arras », a écrit sur X le président de la région, Xavier Bertrand, précisant qu’il se rendait « sur place ».

En solidarité avec la communauté éducative et les victimes, les députés ont également suspendu leurs travaux ainsi que l’examen en cours du budget pour 2024 en commission des finances, après y avoir observé une minute de silence.

« Trois ans après l’ignoble assassinat terroriste de Samuel Paty, de nouveau une attaque meurtrière contre des professeurs. Effroi et dégoût », a réagi Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise).

« Effroi après le nouveau meurtre d’un enseignant », a écrit Olivier Faure (Parti socialiste) pour qui « nous n’en avons pas fini avec le terrorisme ».

Pour la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), « l’horreur vient de frapper ».

Un enseignant a été « lâchement assassiné », a dénoncé son homologue du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains, LR).

« Le combat contre l’islamisme et ses complices doit être la priorité n° 1 », a jugé Bruno Retailleau (LR).

« Tout doit être mis en œuvre pour éradiquer l’islamisme, ses soldats et ses relais », a insisté Jordan Bardella (Rassemblement national).

« À Arras, le jihad vient de frapper », a dénoncé Éric Zemmour (Reconquête).

Fabien Roussel (Parti communiste) a quant à lui appelé à « l’union de toute la nation contre le terrorisme ».

Au Palais Bourbon, la séance, qui portait sur l’examen du projet de loi sur la régulation du secteur numérique, a été levée jusqu’à 15 h.

Avec AFP


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