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Les syndicats testent leur capacité de mobilisation avec une journée d’action pour les salaires et contre les politiques d’« austérité »

Sophie Binet, Yvan Ricordeau et Marylise Léon, lors d’une réunion avec la première ministre, Elisabeth Borne, à l’hôtel Matignon, à Paris, le 12 juillet 2023.

Ils remontent en selle tous ensemble mais avec un peu moins de fougue. Quatre mois après leur ultime journée d’action contre la réforme des retraites, les huit principaux syndicats de salariés et cinq organisations de défense de la jeunesse s’apprêtent à occuper, à nouveau, l’espace public, vendredi 13 octobre. Trois mots d’ordre ont été mis en avant : les « salaires », l’« égalité femmes-hommes » et l’opposition aux politiques d’« austérité ». Une initiative qui permet aux protagonistes d’exhiber leurs muscles, trois jours avant une « conférence sociale » au cours de laquelle ils doivent échanger avec la première ministre, Elisabeth Borne, sur les rémunérations et les déroulements de carrière.

La mobilisation de vendredi s’inscrit dans un appel lancé par la Confédération européenne des syndicats à l’échelon du Vieux Continent. En France, des manifestations et des rassemblements sont prévus dans près de 220 lieux. Personne, y compris parmi les représentants des travailleurs, ne s’attend à « un raz de marée », selon la formule de Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, même si « on sent que cela frémit et que la colère est là ».

Cyril Chabanier, le président de la CFTC, raconte qu’« [il a] eu plus de mal à mobiliser » que lors du mouvement contre le report de l’âge légal de départ à la retraite, de la mi-janvier à début juin. Ce qui est « normal », d’après lui : beaucoup de femmes et d’hommes ont subi des « pertes de salaires » en faisant grève au premier semestre, sans pour autant empêcher le gouvernement de faire passer son projet. D’où le sentiment, assez répandu après cette défaite de l’intersyndicale, d’avoir « un peu la gueule de bois », confie une militante. Enfin, la date retenue pour défiler – un vendredi, donc – ne se prêtait guère aux démonstrations de force.

Les perturbations s’annoncent relativement limitées

C’est pourquoi cette journée d’action devrait susciter des troubles relativement limités dans le fonctionnement des entreprises et des services publics. La SNCF anticipe des perturbations sur certaines lignes régionales et en Ile-de-France, mais avec un trafic normal pour les TGV. A la RATP, aucune difficulté notable n’est annoncée. Dans le secteur aérien, en revanche, on compte une proportion significative de vols annulés. Quant aux personnels de l’éducation nationale, leur participation au mouvement pourrait se remarquer dans un certain nombre d’établissements, selon M. Teste.

Même s’ils peinent, pour le moment, à drainer du monde dans la rue, tous les leaders syndicaux veulent tirer parti de cette journée de mobilisation pour « faire entendre la première préoccupation des travailleurs, à l’heure actuelle, à savoir le pouvoir d’achat », comme l’explique Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT. Une pétition de principe défendue par tous ses homologues. « Nous voulons obtenir l’ouverture de négociations salariales dans toutes les branches et toutes les entreprises », martèle Sophie Binet, la dirigeante de la CGT. Frédéric Souillot, le numéro un de FO, réclame « une révision à la hausse de toutes les fiches de paye ». Il faut mettre « un coup de pression dans une période où l’inflation se maintient à des niveaux élevés », renchérit M. Chabanier.

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