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Le Rassemblement national tente de surfer sur l’attentat islamiste d’Arras

Le porte-parole du RN et vice-président de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu, devant le lycée Gambetta-Carnot, à Arras (Pas-de-Calais), le 13 octobre 2023.

Palais-Bourbon, 15 heures, vendredi 13 octobre. Les travaux de l’Assemblée nationale reprennent, quatre heures après la suspension, à la suite de l’assassinat terroriste d’un enseignant à Arras (Pas-de-Calais), survenu le matin même. Chaque groupe prend la parole pour des interventions débarrassées de polémique. Agnès Carel, enseignante et députée Horizons de Seine-Maritime, appelle, en larmes, à ne pas « céder aux sirènes de la confusion et de l’immédiateté (…) et respecter le temps du deuil ».

A l’appel de son nom, la représentante du Rassemblement national (RN), la députée de Gironde Edwige Diaz, tranche avec la solennité ambiante : « Il faut une réponse rapide, urgente, parce que plus on attend, plus les Français devront pleurer leurs morts. Il y a bien entendu un lien évident entre le meurtre que nous pleurons aujourd’hui, l’immigration massive dans notre pays et l’absence de lutte efficace contre l’islamisme radical. »

Le ton est donné : l’extrême droite entend profiter de l’attentat islamiste d’Arras pour défendre son projet et assurer qu’avec elle au pouvoir, ces événements seraient moins nombreux. « C’est douloureux pour nous de subir ces situations parce qu’on estime avoir besoin de les empêcher, affirme Mme Diaz. Je pense qu’on aurait pu sauver beaucoup de vies. »

Un refrain pas nouveau

Ce refrain n’est pas nouveau : déjà, après l’assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020, Sébastien Chenu, aujourd’hui vice-président de l’Assemblée nationale, estimait qu’avec un gouvernement lepéniste, l’enseignant « serait peut-être encore en vie ». Ces derniers jours, le président du parti, Jordan Bardella, commentant le conflit entre Israël et le Hamas, martelait sur CNews que « tout n’est pas fait pour protéger le peuple français », tout en pilonnant « la gauche » qui œuvrerait au « remplacement par un peuple étranger ». Des propos que relayaient, après l’attentat d’Arras, plusieurs élus RN du Palais-Bourbon, comme pour se féliciter de cette prescience.

Prudente, Mme Le Pen s’est contentée d’un communiqué mêlant compassion, hommage aux forces de l’ordre et demande d’« une volonté politique inflexible ». Elle n’a pas réclamé la démission du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à l’inverse de M. Bardella qui dénonçait, dès le début d’après-midi, « des failles dans toute la chaîne de responsabilité ». Le patron du RN devançait ainsi les conclusions de l’enquête à peine ouverte et l’éventuelle audition de M. Darmanin, qu’a parallèlement réclamée le groupe RN à l’Assemblée.

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