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Ary Chalus, président de la région Guadeloupe, devant la justice pour des soupçons de financement illégal de sa campagne de 2015

Ary Chalus, président de la région Guadeloupe, en 2019 à Baie-Mahault.

Le rendez-vous judiciaire du président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, était prévu en mars, mais il avait finalement été renvoyé à jeudi 12 octobre. Pendant deux jours, celui qui fut tête de liste (Guadeloupe unie, solidaire et responsable) de la campagne « Changez d’avenir » lors des régionales de 2015 doit répondre devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre des accusations qui pèsent sur lui concernant le financement de sa campagne.

L’élu régional se voit reprocher d’avoir dépensé deux fois plus que le plafond autorisé. Devenu en 2017 soutien du parti du président, Emmanuel Macron, il est cité devant le tribunal avec quatre autres coprévenus – son directeur de campagne, le trésorier, un membre de l’équipe et le directeur général des services de la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe.

L’enquête sur le financement de sa campagne est une affaire à tiroirs. Aux yeux du grand public, elle commence par des révélations autour du rôle d’une association intimement liée à l’élu, l’Alliance baie-mahaultienne. Association essentiellement culturelle, elle a servi à régler des factures de prestations diverses.

C’est lors d’une perquisition chez un sonoriste en avril 2021, dans le cadre d’une enquête pour fraude électorale visant un autre élu guadeloupéen, qu’est trouvée la première facture suspecte. Datée de 2018, elle est imputée à l’Alliance baie-mahaultienne au titre de la campagne des régionales de 2015. Dès lors, les enquêteurs confrontent les comptes de la campagne avec ceux de l’association. Ils trouveront des sommes dépassant 200 000 euros versées à l’actif de l’association. Des « montants qui ne pouvaient qu’interpeller » pour une structure de ce type, selon un enquêteur.

Dépassement des dépenses

La provenance des fonds est vite identifiée. Ils viennent de généreux dirigeants d’entreprises locales, sollicités par Ary Chalus en personne, racontent-ils selon les procès-verbaux des auditions menées dans le cadre de cette affaire et que Le Monde a pu consulter. De perquisition en perquisition, la conclusion d’un dépassement du plafond légal des comptes de campagnes se dessine : au total, 170 966 euros supplémentaires, qui s’ajoutent aux 160 788 déclarés par la liste de Guadeloupe unie solidaire et responsable (le plafond légal se montant à 168 833 euros).

Lors de son audition de plus de trente heures, en mai 2021, Ary Chalus a tout nié, se défaussant sur des membres de son équipe qui auraient agi seuls, sans consigne, quand eux affirment avoir toujours référé de leurs opérations au candidat, sur cette pratique de financement qui, en Guadeloupe, n’est pas nouvelle.

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