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Transgene, la biotech française à l’assaut des vaccins anticancer

Préparation du vaccin personnalisé « TG4050 » dans le laboratoire de Transgene, à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), en 2023.

Lorsque son oncologue à l’Institut Curie (Paris) lui a proposé de participer à un essai clinique de vaccin thérapeutique visant à éviter une récidive de son cancer de la langue, Hervé F. n’a pas tergiversé longtemps. « Entre un risque élevé de rechute et me dire qu’avec ce vaccin je vais peut-être avoir encore quelques années devant moi, je n’ai pas hésité », concède-t-il.

Avant d’en arriver là, cet homme de 65 ans diagnostiqué mi-2021 a subi un traitement classique : chirurgical, avec l’ablation de sa tumeur qui a entraîné celle d’une grosse partie de la langue, puis des séances de radiothérapie. « Un traitement extrêmement douloureux qui s’est terminé en janvier 2022. » Quand on le joint au téléphone, on perçoit une certaine gêne pour articuler, mais selon lui, Hervé F. parle et mange de mieux en mieux grâce à la rééducation.

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La date du 25 juillet 2022 reste gravée dans sa mémoire. Ce jour-là, Hervé F. a reçu une première injection. Puis vingt injections, une par semaine pour les six premières, puis tous les quinze jours. « Si ce vaccin peut retarder ou m’éviter le retour du cancer, c’est un formidable espoir », dit-il, précisant qu’il va bien, qu’il a repris du poids et n’a eu aucun effet secondaire.

Baptisé « TG4050 », ce vaccin vise les cancers ORL, appelés aussi « cancers de la tête et du cou » (bouche, pharynx, larynx). Causés par le tabac, l’alcool et dans certains cas par certains types de papillomavirus, ces cancers présentent un risque fort de récidive (50 %). Ce vaccin a été mis au point par la société française de biotechnologie Transgene, installée à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), filiale de l’Institut Mérieux et cotée en Bourse. L’essai international, mené pour la France par Jean-Pierre Delord, oncologue et directeur de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT)-Oncopole, et Christophe Le Tourneau, directeur du département d’essais cliniques précoces à l’Institut Curie, a démarré en janvier 2021 à Toulouse. Trente-deux patients soignés pour un cancer ORL (négatif au virus HPV, virus du papillomavirus humain) ont été inclus dans cet essai clinique de phase 1 randomisé (seize patients vaccinés et seize patients dans le groupe témoin).

Identifier les mutations

Contrairement aux biotechs Moderna et BioNTech qui misent sur l’ARN messager pour mettre au point leurs vaccins thérapeutiques, Transgene parie sur la technologie dite « du vecteur viral ». L’objectif est le même : éduquer le système immunitaire à repérer des anomalies auxquelles il ne réagit pas. En d’autres termes, stimuler les lymphocytes T – ces cellules capables de reconnaître et de détruire les cellules tumorales.

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