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L’éolien flottant fait son apparition en Méditerranée

Les trois éoliennes installées en face de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), le 11 octobre 2023.

Invisibles depuis la côte, trois éoliennes se dressent, depuis mercredi 11 octobre, en face de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), près de Marseille. Leurs pales culminent à 174 mètres au-dessus de la mer. Un bateau s’affaire encore à retirer à leur pied, à la grue, les derniers équipements ayant servi à leur remorquage depuis le chantier naval de Fos-sur-Mer jusqu’à 17 kilomètres du rivage.

En apparence, les moulins du projet Provence Grand Large, réalisés sous la maîtrise d’ouvrage d’EDF Renouvelables, ressemblent à s’y méprendre à ceux inaugurés en septembre 2022 dans l’océan Atlantique, en face de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), et à ceux qui s’apprêtent à tourner dans la Manche, en baie de Saint-Brieuc. Mais contrairement à ces derniers, posés au fond de l’eau, ceux de Port-Saint-Louis-du-Rhône flottent. Ce sont les premiers du genre dans toute la Méditerranée.

Ici, le fond descend très vite dès que l’on s’éloigne de la rive, rendant impossible toute fondation classique. Les éoliennes, d’une capacité unitaire de 8 mégawatts, reposent donc sur un énorme tripode constitué de tubes en acier, dont l’immobilité est assurée par des lignes sous-marines tendues, accrochées verticalement une centaine de mètres plus bas, au fond de l’eau, au moyen d’ancres à succion enterrées et lestées de disques d’acier plus lourds qu’une rame de TGV.

Lire aussi notre archive (2022) : Article réservé à nos abonnés Comment la France mise sur les éoliennes flottantes pour produire son électricité

Performance technologique

Directrice de ce projet pilote, Christine de Jouëtte ne cache pas sa « joie » et sa « fierté » devant cette performance technologique. « Nous faisons la démonstration que l’éolien flottant a un bel avenir devant lui, avec un dispositif parfaitement stable qui épargne l’environnement, en n’induisant aucun frottement sur le sol marin », relève-t-elle. Dans un contexte économique rendu difficile par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, la filière de l’éolien en mer connaît des déboires aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, où plusieurs projets ont été mis à l’arrêt ces derniers mois. En France, les acteurs croient encore dur comme fer aux promesses de l’électricité produite avec le vent du large, sous réserve que son prix baisse en cours de route.

« Chez nous, les contrats sont indexés sur l’inflation, ce qui permet de gérer le temps long. L’éolien offshore, et notamment l’éolien flottant, demeure plus que jamais nécessaire pour atteindre l’objectif fixé par le président Macron de 40 % d’électricité décarbonée d’ici à 2030 », estime Cédric Le Bousse, directeur énergies marines renouvelables d’EDF Renouvelables.

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